Bruno Le Maire : "Il ne s'agit pas que le grand débat national conduise à détricoter ce qui a été fait"

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Anaïs Huet , modifié à
Le ministre de l'Economie sera aux côtés du président de la République le 15 janvier, dans l'Eure, pour lancer le grand débat national. Mais il n'est pas prêt à toutes les concessions.
INTERVIEW

Bruno Le Maire le martèle : "il faut écouter les Français, entendre les cris des minorités et leur soif de justice sociale." Et pour le ministre de l'Economie, le grand débat national, décidé par l'exécutif en réponse au mouvement des "gilets jaunes", et qui doit démarrer le 15 janvier, est le parfait écrin pour recueillir les idées du peuple. 

"Les Français ont des choses à nous dire". "Je crois profondément que le grand débat, c'est la meilleure manière de réconcilier les Français, de les ramener à la table des discussions. Les Français ont des choses à nous dire", a-t-il plusieurs fois assuré dans Le Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos, dimanche. Mais alors qu'un nouveau sondage (Ifop pour le JDD) indique qu'une large majorité de Français souhaite le rétablissement de l'Impôt sur la fortune, Bruno Le Maire montre qu'il n'est pas prêt à tous les sacrifices pour prouver qu'il écoute le peuple. 

 

"Je ne souhaite pas que nous revenions sur l'ISF". "Que les Français veuillent le rétablissement de l'ISF, on le sait, ce n'est pas une grande nouveauté. Il se trouve qu'Emmanuel Macron a été élu président de la République sur la base d'un projet qui comprend une transformation fiscale en profondeur, votée par une majorité de Français. Donc je ne souhaite pas que nous revenions sur l'ISF, sur le prélèvement forfaitaire unique ou sur la baisse de l'impôt sur les sociétés qui doit permettre à nos entreprises de se développer", balaye le ministre de l'Economie.

"Il ne s'agit pas que le débat conduise à détricoter tout ce qui a été voulu par les Français au moment de l'élection présidentielle, et tout ce qui a été voté depuis. Sinon qu'est-ce qu'on va faire ? On va avancer en reculant. En règle générale, ça ne mène pas très loin."

Laisser le temps aux réformes de montrer leurs effets. Depuis janvier 2018, l'ISF a été supprimé et remplacé par l'impôt sur la fortune immobilière, qui frappe les particuliers ayant des biens et droits immobiliers dépassant 1,3 million d'euros après abattement. Si le président Emmanuel Macron a fermé la porte début décembre à un rétablissement de l'ISF, l'exécutif a maintenu sa promesse d'évaluer les effets de cette réforme. "S'il faut améliorer certains dispositifs fiscaux que nous avons adopté, nous le ferons sur la base des recommandations de ce comité", concède Bruno Le Maire. Tout en priant : "Laissons aux mesures que nous avons adoptées le temps de donner toute leur ampleur et d'apporter des résultats aux Français."