Bertrand, Pécresse… À droite, "les primaires peuvent empêcher un premier tour de massacre"

Valérie Pécresse et Xavier Bertrand briguent le leadership à droite en vue de 2022. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Thibaud Le Meneec

Pour le politologue Dominique Reynié, invité de Charles Villeneuve sur Europe 1, dimanche matin, "aucun nom à droite ne fait autorité au point de pouvoir lever l'espoir" sans programme. La rentrée s'annonce donc décisive, à sept mois d'une élection présidentielle capitale pour Les Républicains.

C'est pour lui, "un paradoxe". Aux yeux du politologue Dominique Reynié, "la droite, qui devrait électoralement gagner cette élection présidentielle, ne le pourra peut-être pas, n'a pas encore défini un champion, ni même exactement les règles pour choisir son champion". Pour ce camp, incarné principalement par Les Républicains, il s'agit donc de se mettre très rapidement en ordre de marche à sept mois de l'élection présidentielle, analyse le directeur général de la fondation Fondapol, dimanche matin, sur Europe 1.

Des primaires "dévastatrices" ou salutaires ?

Pour y parvenir, le parti pourrait recourir à un système de primaire, comme en 2016. "Elles peuvent être dévastatrices mais peuvent aussi empêcher un premier tour de massacre où il y aurait plusieurs candidatures qui empêcheraient chacun d'aller au second tour", observe Dominique Reynié au micro de Charles Villeneuve.

Car si deux des principaux favoris à droite, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, décidaient de concourir directement au scrutin d'avril 2022, les conséquences pourraient être lourdes pour Les Républicains. "Avoir été éliminé en 2017 au premier tour de l'élection présidentielle, quand on est le parti qui vient du général de Gaulle, inventeur de cette élection présidentielle, et n'être pas présent à l'élection au second tour à deux reprises consécutivement, c'est quelque chose qui marquerait sans doute la fin de ce parti", estime l'universitaire.

"Le contenu du projet" sera "central"

En tout cas, dans ce processus, "un nom ne suffira pas". Autrement dit, "aucun nom aujourd'hui ne fait autorité au point de pouvoir lever l'espoir sans rien dire. Il n'y a pas une figure qui, par son charisme à droite, amènerait l'électorat à voter pour elle" sans programme préalable. "Ce qui va être central, c'est le contenu du projet. Il faudra des mots forts, des programmes clairs, des ruptures. Si on a affaire à un débat technique mené par des personnalités qui n'ont pas beaucoup de charisme, il ne se passera pas grand-chose." Et la droite pourrait de nouveau voir un retour à l'Élysée, dix ans après la fin de la présidence de Nicolas Sarkozy.