Bayrou à LREM : "La majorité a besoin de voix libres, pas de corset"

François Bayrou a lancé un avertissement à la majorité gouvernementale.
François Bayrou a lancé un avertissement à la majorité gouvernementale. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP
"La liberté d'expression, de pensée est beaucoup plus fructueuse", a assuré François Bayrou, dimanche lors de l'université d'été du parti centriste. 

Dans l'allié "Mouvement démocrate", il y a "démocrate". C'est ce qu'a dit François Bayrou à Emmanuel Macron et LREM, dimanche à Guidel, dans le Morbihan, martelant que "la majorité a besoin de voix libres, pas de corset". Tout le weekend, les plus de 800 militants centristes se seront poussés du coude, satisfaits de s'être élevés contre leur "mise à l'écart" dans la majorité formée avec LREM, selon le mot du député Jean-Louis Bourlanges.

En a témoigné le tonnerre d'applaudissements récolté dimanche à la tribune par Marc Fesneau, le chef du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, qui a recueilli 86 voix lors de l'élection pour le perchoir, alors que le parti ne compte que 46 députés.

"La liberté d'expression, de pensée est beaucoup plus fructueuse". La désignation du candidat de la majorité Richard Ferrand se fait entre seuls marcheurs ? Les députés LREM ne peuvent pas signer d'autres textes que ceux venant de leurs rangs ? "Une discipline peut-être excessive", a confié Marc Fesneau. "La majorité a besoin de voix libres qui s'expriment en son sein, pas de corset", a pour sa part lancé François Bayrou, dans son discours de clôture, en présence de Christophe Castaner, délégué général de LREM et secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.

Adoptant un ton conciliant mais ferme, il a poursuivi : "Quand on est responsable - et je n'échappe pas à cette critique -, on a envie que tout soit carré, mais la liberté d'expression, de pensée est beaucoup plus fructueuse". Le MoDem se sent d'autant plus fondé à avoir ces exigences que lors de sa création en 2007, il avait lui-même voulu "faire lever une génération qui renouvelle le clivage gauche-droite", a expliqué le maire de Pau. "Cette proximité nous oblige, à parler non pas comme concurrents mais en co-responsables, chacun à sa place mais aussi chacun dans cette égale certitude de cette responsabilité", a-t-il dit.