Assemblée : le gouvernement Bayrou échappe à sa première motion de censure

La première motion de censure déposée contre le gouvernement Bayrou par les Insoumis, et soutenus par les écologistes et les communistes, a été rejetée par les députés ce jeudi. Elle a récolté 131 voix, loin des 288 nécessaires pour censurer le gouvernement, car une poignée d'élus PS ont voté la motion de censure.
"Un autre chemin se dégage". François Bayrou a échappé jeudi à la première motion de censure déposée contre son gouvernement, les socialistes décidant dans leur grande majorité de se désolidariser du reste de la gauche face à une situation politique "inédite".
Une nouvelle page politique, celle d'un parlementarisme fondé sur le "dialogue" et le "compromis" plutôt que sur "l'affrontement" ? C'est en tout cas ce qu'a espéré le Premier ministre, dont le gouvernement avait mené d'intenses négociations avec les oppositions tout au long de la semaine dernière, et jusqu'à la dernière minute jeudi.
Huit socialistes ont voté la motion de censure
Après moult hésitations, au terme d'un long bureau national, le parti à la rose a décidé de ne pas voter cette première motion. La motion a été approuvée par 131 députés - dont huit socialistes -, loin des 288 nécessaires pour faire chuter François Bayrou.
Le suspense ne résidait pas dans l'issue du scrutin, le RN ayant annoncé qu'il ne voterait pas cette fois-ci avec le NFP, mais dans la position du PS, qui depuis 2022 avait quasiment toujours joint ses voix au reste de l'alliance de gauche sur de telles motions.
Des concessions "arrachées" à François Bayrou
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a défendu devant un hémicycle clairsemé le choix de son parti d'incarner "une gauche qui propose et qui avance", et s'est félicité des concessions "arrachées" à François Bayrou, en faveur de la justice fiscale, de l'Education nationale ou d'une remise en chantier de la réforme des retraites, "clé de voûte" de la négociation.
Il a cependant prévenu: le PS restera "dans l'opposition", se réservant à tout moment la possibilité de censurer le gouvernement. Chahuté par les Insoumis, M. Faure a réaffirmé son souhait que le Parlement "ait le dernier mot" sur les retraites, et juré que si le débat était "verrouillé", le PS "déposer(ait) une motion".