Aéroports de Paris : 250 élus socialistes appellent à renoncer à la privatisation

ADP n'est "pas une entreprise comme les autres", insistent les signataires. (Photo d'illustration)
ADP n'est "pas une entreprise comme les autres", insistent les signataires. (Photo d'illustration) © AFP
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avec AFP
Les signataires, sénateurs et élus locaux socialistes, ont appelé "solennellement" dimanche la majorité à "renoncer" à cette privatisation, ou, à défaut, à "soumettre la question au grand débat national".

250 députés, sénateurs et élus locaux socialistes, au premier rang desquels Olivier Faure et Anne Hidalgo, ont appelé "solennellement" dimanche la majorité à "renoncer à la privatisation des Aéroports de Paris" (ADP), ou, à défaut, à "soumettre la question au grand débat national".

La privatisation est "un non-sens autant qu'une erreur stratégique" et "l'Assemblée nationale ne saurait engager l'intérêt supérieur de la Nation dans ce projet aventureux", écrivent dans une tribune parue dimanche dans le Parisien ces élus PS et apparentés, dont de nombreux d'Ile-de-France.

À partir de mercredi, l'Assemblée examine en nouvelle lecture le projet de loi Pacte qui prévoit cette privatisation, ainsi que celle de la Française des jeux. Les signataires de la tribune rappellent qu'ADP permet de générer pour l'État "175 millions d'euros de dividendes, en constante progression", qui "pourraient être consacrés au financement de l'innovation mais qui iront dans la poche des investisseurs privés".

La privatisation des autoroutes prise en exemple par les signataires. ADP n'est "pas une entreprise comme les autres", insistent-ils, c'est "un service public d'intérêt national, un monopole naturel, une frontière extérieure stratégique, un fleuron du patrimoine national, un leader mondial", mais aussi "une entreprise placée au centre des projets d'aménagement de la région francilienne". Les signataires mettent en avant les précédents de la privatisation des autoroutes et celle de l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour justifier leur opposition. "Il n'est quasiment pas de grands aéroports internationaux qui ne soient propriétés d'une collectivité publique" et "même les États-Unis se sont toujours refusés à franchir le cap", soulignent-ils. "Si vous devez encore hésiter, demandons au gouvernement de soumettre alors la question au grand débat national", concluent-ils.

Le Sénat s'est opposé à la privatisation début février. En première lecture du projet de loi, début octobre, l'Assemblée nationale avait voté une première fois en faveur de la privatisation du groupe aéroportuaire, au grand dam de l'opposition qui avait dénoncé une atteinte au patrimoine national. Mais le Sénat à majorité de droite s'y est opposé début février, au terme d'un débat houleux en invoquant des arguments économiques autant que des questions de souveraineté ou de sécurité.