Alliance Républicains-UDI aux régionales : qui gagne, qui perd ?

© Kenzo Tribouillard/AFP
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Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde ont conclu une alliance en vue du scrutin de décembre.

Les négociations ont été âpres, mais elles ont finalement abouti. Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a annoncé mardi sur iTÉLÉ avoir "conclu" un accord entre sa formation, qui disposera de trois têtes de liste, et Les Républicains, le parti présidé par Nicolas Sarkozy en vue des élections régionales de décembre. Un accord validé par le bureau politique des Républicains mardi, à l'unanimité et quatre abstentions.

Côté UDI, la tête de liste dans trois régions. A force d'obstination et d'ultimatums, Jean-Christophe Lagarde a obtenu ce qu'il voulait : la tête de liste sera laissée à une personnalité de l'UDI dans trois des 13 nouvelles grandes régions. Philippe Vigier, patron des députés UDI, conduira la liste dans le Centre-Val de Loire. Hervé Morin, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, sera chef de file en Normandie. Quant à François Sauvadet, député et président du conseil départemental de Côte-d'Or, il mènera la bataille en Bourgogne-Franche-Comté.

Côté Républicains, une union dès le premier tour. L'alliance avec l'UDI  était un enjeu crucial pour Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat veut réitérer en décembre prochain le succès des élections départementales de mars : les listes d'union de la droite avaient alors dominé le scrutin avec 28% des voix au premier tour. Le patron des Républicains compte de nouveau se servir de l'UDI comme un réservoir de voix centristes afin de muscler les scores de ses troupes dès le premier tour.

Wauquiez est confirmé... Un cas particulier cristallisait les tensions : celui de Laurent Wauquiez. Le numéro trois des Républicains est le chef de file des Républicains en Auvergne-Rhône-Alpes. Mais son profil est jugé bien trop droitier par les barons centristes. Ceux-ci devront mettre de l'eau dans leur vin, puisque c'est bel et bien Laurent Wauquiez qui conduira la liste d'union dans la région.

...tandis que Jouanno se retire. En Ile-de-France, la sénatrice UDI Chantal Jouanno, investie par son parti, a lancé sa campagne dès le mois d'avril. Mais l'ancienne ministre des Sports de Nicolas Sarkozy devra fusionner sa liste avec celle de Valérie Pécresse, candidate LR dans la région. Chantal Jouanno a déjà accepté à demi-mot son ralliement, mais elle souhaiterait désormais mener la campagne dans le département des Hauts-de-Seine. Problème : les ténors de la droite locale ne veulent pas en entendre parler...

Ce qui reste en suspens. Les Républicains et l'UDI doivent désormais se mettre d'accord sur la composition précise des listes, région par région. Les centristes devraient obtenir entre un quart et un tiers des candidats, même si le ratio fluctuera en fonction des territoires, les deux partis n'ayant pas le même degré d'implantation selon les régions.

Primaire : Sarkozy divise l'UDI. Enfin, Nicolas Sarkozy souhaitait lier à cet accord la participation des centristes à la primaire de novembre 2016. Dans son esprit, l'UDI devait s'engager à présenter un candidat, afin que la droite et le centre soutiennent un même champion au premier tour de la présidentielle de 2017. Mais Jean-Christophe Lagarde est resté sur sa position, celle de s'en remettre à la décision des militants UDI lors d'un congrès au printemps 2016.

Pour le contourner, Nicolas Sarkozy a tout de même convaincu les trois chefs de file UDI désignés pour les régionales d'apporter leur soutien à la primaire. Une façon d'acter les divergences des ténors de l'UDI, en désaccord sur la meilleure option pour la présidentielle : rejoindre la primaire des Républicains ou présenter un candidat autonome au premier tour. Diviser pour mieux régner, voilà un adage dont l'ancien chef de l'Etat est toujours friand.