Le groupe MoDem à l'Assemblée, présidé par Patrick Mignola (photo) espère revenir au centre du jeu. 1:34
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Aurélie Herbemont, édité par Margaux Baralon , modifié à
Plusieurs députés LREM ont quitté leur groupe à l'Assemblée nationale, ce mardi, pour en former un neuvième. Un coup dur pour le mouvement présidentiel, privé de la majorité absolue dans l'hémicycle. Mais pour son allié MoDem, qui va de facto devenir indispensable pour voter les textes, c'est une bonne opération.

"Maintenant, tout le monde va se rendre compte qu'il y a deux piliers dans la majorité, La République en marche et le MoDem !" Ce leader centriste a du mal à contenir sa joie. Alors que le groupe LREM à l'Assemblée a perdu la majorité absolue dans l'hémicycle mardi matin, lui n'y voit que du positif pour sa propre formation politique. Elle qui s'est parfois sentie méprisée par la majorité lui sera désormais indispensable pour être assuré de voter les textes en toute tranquillité. "Dire que LREM avait tout fait pour avoir la majorité absolue sans nous en 2017", s'amuse un parlementaire MoDem.

Pour comprendre, il suffit de faire quelques calculs simples. Ce mardi, en fin de matinée, un neuvième groupe devrait être créé par, notamment, une dizaine de députés de l'aile gauche du parti macroniste. Avec leur départ, le groupe LREM, qui comptait jusqu'ici 295 membres, n'en aura plus que 285. Quatre de moins que la majorité absolue, à 289. Les 46 députés MoDem seront donc d'une grande aide pour faire le nombre et adopter les textes.

Le MoDem espère bien peser plus

Indispensables, "on l'était déjà", nuance député centriste. "Tous ceux qui quittent LREM étaient en marge depuis des mois et ne votaient pas certaines lois." Selon lui, rien ne changera donc fondamentalement. Loyal depuis le début, le parti de François Bayrou compte bien le rester. "On va gagner en poids mais on aura les mains liées et on perdra en liberté", redoute même un conseiller. 

Officiellement, il n'est pas question de chercher à tirer profit de cette situation nouvelle. Mais certains espèrent bien être davantage au centre du jeu, alors que le gouvernement ne compte que trois ministres centristes. "Si le MoDem est présent dans les temps difficiles, il faudra en tenir compte", glisse un dirigeant.