Vers une taxe sur les produits pétroliers

La taxe envisagée concernera à la fois les raffineurs et les distributeurs.
La taxe envisagée concernera à la fois les raffineurs et les distributeurs. © MAXPPP
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Carole Ferry avec Charles Carrasco et AFP , modifié à
Le gouvernement réfléchit sérieusement à l’hypothèse. Gain espéré : 500 millions d’euros.

C'est une des "cibles" pour boucler le budget 2012. Au moment où l'Etat cherche entre 7 et 10 milliards d'euros, le gouvernement réfléchit à une taxe sur les produits pétroliers pour "gonfler" ses recettes fiscales. Elle pourrait rapporter jusqu'à 500 millions d'euros dès cette année, affirme mercredi le site économique La Tribune.

Cette taxe, dont le principe s'inscrivait dans les projets du candidat François Hollande, figurera dans le collectif budgétaire présenté au Conseil des ministres du 4 juillet. Mais elle était jusqu'à présent estimée autour de 200 millions d'euros.

Une des "hypothèses"

La taxe portera sur la valorisation des stocks des produits pétroliers. Elle concernera à la fois les raffineurs et les distributeurs, c'est-à-dire les pétroliers intégrés comme Total et Esso France, les indépendants et la grande distribution.

Il s'agirait d'une taxe "exceptionnelle", versée cette année seulement, et les pétroliers auront jusqu'au 15 décembre pour s'en acquitter.

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a confirmé mercredi que cette taxe faisait partie des "hypothèses" de travail du gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances rectificative au menu du prochain Conseil des ministres. "Mais pour le moment, rien de précis à vous dire sur le sujet, les choses ne sont pas encore confirmées", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem en rendant compte des travaux du Conseil. La porte-parole du gouvernement n'a pas évoqué le montant précis que pourrait rapporter cette nouvelle taxe.

Entre 400 et 500 stations disparaissent chaque année

Dans l'attente d'une confirmation de cette taxe, l'industrie pétrolière est déjà vent debout. Si avec ces 12 milliards d'euros de bénéfices annuels, Total pourra faire face, le secteur de la raffinerie connaît de grosses difficultés économiques avec notamment  un millier  d'emplois menacés chez Petroplus et Lyondellbasel.

Même constat pour le secteur de la distribution. Les petites stations essence indépendantes,  qui ont déjà du mal à faire face aux nouvelles normes environnementales, disparaîtrait au rythme de 400 à 500 chaque année en France.

Dans ce "bras de fer" avec le gouvernement, ces secteurs n'écartent donc plus l'idée de répercuter cette nouvelle taxe sur les prix à la pompe.