Touraine paye l'ISF et ça les "embête"

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et Matthieu Charrier , modifié à
REPORTAGE - Dans son fief d'Indre-et-Loire, l’annonce de son assujettissement à l’ISF fait débat.

Marisol Touraine n’a pas attendu le 15 avril, échéance fixée par François Hollande, pour publier son patrimoine. La ministre des Affaires sociales a révélé mercredi qu’elle possédait en tout un patrimoine de 1,4 million d’euros, constitués en biens immobiliers, et était donc assujettie à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

> Mathieu Charrier, pour Europe 1, est allé à la rencontre des habitants de Montbazon, en Indre-et-Loire, le fief de Marisol Touraine. Certains administrés ne cachent pas leur amertume.

Au bar de la ville, sur la petite place de la commune d’Indre-et-Loire, face à la mairie, l’ambiance n’est pas aux rires. Depuis qu’il a appris la valeur du patrimoine de Marisol Touraine, le gérant du lieu se dit "dégoûté". "Il y a des gens qui disent qu’il faut se serrer la ceinture, et puis eux, tout va bien", s’insurge Greg. "Je fais 13 heures par jour, six jours sur sept, et j’ai du mal à y arriver. Quand on entend ce genre de truc, ça embête. Mon vote va changer, ça s’est sûr et certain", tranche-t-il.

Danièle, 66 ans, obligée de continuer à travailler malgré son statut de retraitée, est encore plus sévère. "C’est dégoûtant, ces politiques feraient mieux de se taire. Même la gauche, ils ont du pognon", peste-t-elle. Et quand on l’interroge pour connaître son vote à l’avenir : "extrême droite", assène-t-elle sans hésitation.

Pour trouver des défenseurs de Marisol Touraine parmi les 4.000 habitants de Montbazon, il faut se tourner vers les commerces qu’elle fréquente. "Chacun a le droit d’avoir du patrimoine. Si elle a ce patrimoine, c’est certainement qu’elle le mérite", estime ainsi Olivier, restaurateur. "J’ai trouvé qu'elle ne changeait pas souvent de vêtements, elle a toujours les mêmes tailleurs, les même choses. Donc c’est quelqu’un de très simple", affirme de son côté Pascal, vendeur de vérandas.   

"Quelqu’un de simple", c’est également ce que pense le cordonnier de la ministre. "Au moins, elle n’aura pas à déclarer des chaussures de marques luxueuses, contrairement à d’autres femmes politiques", plaisante-t-il.