Tour de France : une Grande Boucle à l'ancienne

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Tour 2007 qui s'élancera samedi de Londres devrait ressembler à l'un de ces épiques combats d'autrefois lorsque le nom du vainqueur n'était connu que la veille de l'arrivée à Paris. Rarement une Grand Boucle a été aussi ouverte et la désignation d'un favori relève presque de la lecture dans une boule de cristal.

Depuis la retraite de Lance Armstrong et la multiplication des révélations sur le dopage, le peloton du Tour de France ne se connaît plus de véritable patron. L'édition 2007 qui s'élancera samedi de Londres est donc très ouverte. Si le Kazakh Alexandre Vinokourov semble disposer d'un léger avantage - grâce à une équipe Astana solide - il reste à la merci des ambitions de rivaux comme l'Australien Cadel Evans, l'Américain Levi Leipheimer, les Espagnols Alejandro Valverde et Carlos Sastre ou même son coéquipier Andreas Klöden. Le maillot jaune que portait l'Américain Floyd Landis il y a un an avant d'être contrôlé positif à la testostérone peut donc être légitimement convoité par cinq ou six coureurs. Le directeur du Tour, Christian Prudhomme, n'est pas mécontent qu'un peu de suspense revienne dans la course après des années d'hégémonie Armstrong, qui avait "robotisé" la performance. "C'est le Tour qui fabrique ses héros et non l'inverse", rappelle-t-il. "L'an passé nous avons pu nous passer d'Ivan Basso et de Jan Ullrich." "Mon souhait est que celui qui lèvera les bras en jaune le 29 juillet sur les Champs-Elysées soit indiscutable. Que nous vivions une course sans ombre et maintenant avec du suspense. Pour moi, la reconquête recommence le 7 juillet. Même si à cette date, nous ne connaîtrons toujours pas le sort réservé à Floyd Landis," explique le patron du Tour. Pour que ce suspense existe, il a fallu le protéger et les équipes chargées d'établir le parcours ont oeuvré en ce sens, en prévoyant une dernière semaine dantesque. Après un départ de Londres et un petit tour par Canterbury, le peloton va prendre rapidement le chemin des Alpes, où les moins costauds risquent de rendre les armes lors de deux étapes de montagne. Une arrivée à Tignes le 15 juillet puis le franchissement du Col du Galibier (2.645 m), toit du Tour, le 17 juillet devraient avoir raison de quelques ambitions. Mais tout se jouera réellement entre le 21 et le 28 juillet... Au programme deux contre la montre individuels et trois étapes de montagne avec une seconde journée de repos que certains coureurs n'apprécient guère. Les contre la montre sont de longueur voisine et d'un tracé légèrement plus facile pour le second. Le 21 juillet, les rescapés devront couvrir 54 km autour d'Albi avec dans la seconde partie du parcours une côte propice à casser le rythme. Le 28 juillet, sur un parcours relativement plat, il faudra relier Cognac à Angoulême (55,5 km) au terme d'un effort qui pourrait désigner le vainqueur. Entre ces deux rendez-vous, il faudra franchir les Pyrénées : deux arrivées en côte au Plateau de Beille et au Col d'Aubisque et neuf cols classés en première ou en hors catégorie à escalader. L'étape du 25 juillet est attendue comme le tournant de ce Tour de France 2007, la montée vers l'Aubisque étant de nature à établir un classement solide. Cette étape arrive au lendemain d'un jour de repos et fait dire à Christian Prudhomme : "celui qui sera en jaune au soir du 23 juillet (avant la journée de repos) aura intérêt à avoir une avance d'un quart d'heure. Sinon, il ne pourra pas se permettre la moindre erreur. Trois minutes avant la dernière étape de montagne ne suffiront pas." Le directeur du Tour espère avoir tout fait pour ne pas être déçu cette année et ne pas voir revivre la désillusion de 2006. "Floyd Landis nous a asséné un coup de poignard, un coup derrière la nuque quand son attitude dans les Alpes en juillet dernier nous avait fait penser que nous avions retrouver un Tour à l'ancienne, quand le scénario n'était pas écrit."