Sécurité : les villes laxistes punies ?

Christian Estrosi, maire de Nice et ministre de l'Industrie
Christian Estrosi, maire de Nice et ministre de l'Industrie © REUTERS
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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
C’est l’idée de Christian Estrosi, qui appelle dans le JDD à l’"union sacrée" contre l’insécurité.

La lutte contre l’insécurité semble décidément être la priorité numéro un du moment pour le gouvernement. Samedi, dans une interview accordée au Journal du Dimanche, c’est Christian Estrosi qui y va de son idée. Le maire de Nice et ministre de l’Industrie en appelle à "l'union sacrée", et propose de sanctionner les municipalités qui ne se conformeraient pas à leurs obligations.

"En tant que maire de la cinquième ville de France, je lance un appel républicain à l'union sacrée en matière de lutte contre l'insécurité", déclare Christian, qui "en appelle à tous les élus de gauche comme de droite afin qu'ils participent à une lutte acharnée, coordonnée et non partisane contre la délinquance. Il est temps de former une équipe de France de la sécurité où enfin tous les maires assument pleinement leur responsabilité aux côtés de la police et de la justice."

Aubry et Destot taclés

Faisant valoir les "disparités énormes" entre les villes de France dans l'application de la loi de prévention de la délinquance de 2007, il "propose que les municipalités qui ne se conforment pas à leur obligation de sécurité (...) soient condamnés à une très forte amende en conséquence. Ces obligations, précise Christian Estrosi, seraient aussi celles de "prévention de la délinquance, de lutte contre l'absentéisme scolaire et de réformes des règles d'urbanisme".

En filigrane, il s’agit aussi pour le maire de Nice de critiquer les édiles de gauche. Christian Estrosi dénonce ainsi la maire de Lille et première secrétaire du PS Martine Aubry, qui "ne veut pas de caméras de surveillance dans sa ville", ou le maire socialiste de Grenoble Michel Destot, qui "ne fait rien pour sécuriser sa commune et, après, se plaint que tout explose". Il "salue en revanche ce que fait Manuel Valls", député-maire (PS) d'Evry.

De la "diversion" pour Destot

Pour le maire socialiste de Grenoble, cet appel est "une forme de diversion". Il estime que la responsabilité principale incombe à l’Etat qui doit exercer les fonctions régaliennes. Et le président de l'association des maires des grandes villes plaide pour une "politique d’actions concertées ente l’Etat et les collectivités territoriales".