Sarkozy : "nul désir de m''impliquer aujourd'hui en politique" mais ...

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Fabienne Cosnay , modifié à
SES ENVIES - C'est ce que l'affirme l'ancien président dans une tribune au Figaro.

La charge contre l'exécutif. Dans sa lettre aux Français publiée jeudi dans Le Figaro, et par la suite publiée sur son compte Facebook, Nicolas Sarkozy met violemment en cause le pouvoir actuel, employant un ton ironique et cinglant. L'ancien président ironise sur les dénégations des ministres de la Justice et de l'Intérieur, Christiane Taubira et Manuel Valls, qui affirment ne pas avoir été informés - ou tardivement - de sa mise sous écoute. "Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on ?", moque t-il. Avant d'asséner : "On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé".

"Mon devoir de rompre le silence". Celui qui n'a eu de cesse de se rappeler au bon souvenir des Français depuis qu'il a quitté le pouvoir, en mai 2012, reprend cette fois la parole de manière officielle pour sa première grande intervention depuis la présidentielle. "Depuis deux ans, je me suis tenu à la décision de silence et de retrait que j'avais annoncée au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012 (…) Et pourtant je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence", écrit Nicolas Sarkozy. "Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent", écrit-il dans cette tribune intitulée "Ce que je veux dire aux Français", publiée à trois jours du premier tour des municipales.

"A tous ceux qui auraient à redouter mon retour". A cette question, Nicolas Sarkozy refuse de répondre mais comme toujours l'ancien président laisse planer le suspense sur sa candidature en 2017. "Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays", affirme l'ancien président. "Je ne suis animé par aucune velléité de revanche et ne ressens nulle amertume à l'endroit des Français qui m'ont fait l'immense honneur de me confier, durant cinq ans, les rênes de notre pays", ajoute t-il.

Le bon mot sur le "citoyen normal". Mais immédiatement, Nicolas Sarkozy parle "d'un retour" et alimente, encore une fois, la fameuse stratégie du recours. Visant François Hollande, qui avait déclaré vouloir être un "président "normal" pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy conclut par ce qui ressemble à un avertissement. "Tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu'ils soient assurés que la meilleure façon de l'éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement. Au fond, comme un citoyen 'normal' !"

Pour Catherine Nay, l'éditorialiste politique d'Europe 1, "il faut prendre ce texte comme celui d'un homme qui n'en peut plus" :

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