Sarkozy ne renonce pas au bouclier fiscal

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Fabienne Cosnay (avec agences) , modifié à
Le chef de l'État a rappelé à l'ordre ses troupes mercredi soir, lors d’une réunion à l’Elysée.

"Ne touchez pas au bouclier fiscal !" Dès le début de la réunion mercredi soir avec quelque 265 députés, Nicolas Sarkozy a mis les choses au clair. Pas question de retoquer ou de suspendre le bouclier fiscal, critiqué par nombre de députés UMP. Même consigne pour la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dont certains souhaitaient qu'elle ne s'applique pas aux forces de l’ordre.

La rencontre, qui fait suite à un séminaire des parlementaires lundi avec François Fillon, a duré environ une heure et demie. Au total, 265 députés étaient présents. Plusieurs élus avaient décliné l'invitation, dont un sarkozyste "historique", Thierry Mariani, qui s'est décommandé avec éclat quelques heures avant la réunion considérant qu’il avait été pris "pour un con" par le chef de l'Etat.

Ramener de la discipline

L’objectif de cette réunion était double : redonner le moral à des troupes en proie au doute depuis la déroute des régionales et siffler la fin de la récréation au sein d’une majorité critique sur plusieurs réformes phares du gouvernement.

Comme François Fillon lundi, le chef de l’Etat semble bien décidé à tourner la page régionales. Et le président de s’interroger : "Pouvait-on gagner, vu le fonctionnement du scrutin à deux tours, vu la situation de crise économique et de crise agricole ?".

"Je ne suis pas là pour être aimé"

Après son intervention, le président s'est livré à une séance de questions-réponses. A une députée qui l'interrogeait sur le désamour dont il fait l'objet actuellement, Nicolas Sarkozy a répondu : "Je ne suis pas là pour être aimé ou mal-aimé, je suis là pour faire". Sondage après sondage, l'image de Nicolas Sarkozy se dégrade dans l'opinion. Sa cote de confiance baisse de trois points à 28%, contre 70% de défiance, selon une enquête TNS-Sofres Logica à paraître vendredi dans Le Figaro Magazine.

Nombre d’élus attendaient d’être rassurés par Nicolas Sarkozy. "On attend qu'il nous remonte le moral", affirmait avant la réunion Claude Goasguen. "Il faut réaffirmer le lien affectif qui nous unit au président. C'est le chef de famille, il nous a fait gagner en 2007 et nous fera gagner en 2012", ajoutait Eric Ciotti. La séance de calinothérapie sera pour plus tard.