Sarkozy : la gauche prudente et discrète

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RÉACTION - Le PS avance la présomption d’innocence pour commenter la mise en examen de Sarkozy.

Contexte. La gauche aurait-elle retenu les leçons du passé ? Volontiers hargneuse lors de l’affaire Woerth, elle a vu l’UMP se montrer beaucoup plus magnanime quand Jérôme Cahuzac a démissionné de ses fonctions, mercredi. Ce que n’a pas manqué de souligner Jean-François Copé pour qui "la droite a fait preuve d'une retenue qui nous honore tous". Alors deux jours plus tard, quand elle apprend que Nicolas Sarkozy est mis en examen, la gauche joue à son tour la carte de la modération.

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Ne pas politiser. Interrogé vendredi matin par Europe 1, Bruno Le Roux, patron des députés socialistes, a ainsi estimé qu’ "il faut pour l’instant se garder se toute tentative de politisation", une accusation déjà portée par certains sarkozystes, comme Laurent Wauquiez. Pour ce proche de François Hollande, "il y a une justice qui travaille, qui a confronté de nouveaux éléments et a dû y voir des raisons de mettre Nicolas Sarkozy en examen. Elle doit pouvoir travailler à l’abri de toute pression. Les faits sont très graves." Invitée vendredi matin d'Europe 1, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, n'a pas souhaité s'étendre sur le sujet : "je n'ai pas de réaction particulière, laissons la Justice faire son travail. C'est peut-être banal comme réaction mais je n'ai rien d'autre à dire aujourd'hui."

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Respecter la présomption d’innocence. Ce leitmotiv, David Assouline, porte-parole du Parti socialiste, l'a fait sien et a très vite fait passer le message officiel auprès de l'AFP : "Bien sûr, l'objet de la mise en examen de Nicolas Sarkozy 'abus de faiblesse' est grave pour un ancien président de la République. Mais comme tous les citoyens dans la même situation, il bénéficie de la présomption d'innocence (...) La justice fait son travail et doit pouvoir continuer à le faire en toute sérénité, comme pour n'importe quel autre justiciable", a-t-il déclaré, vite suivi par Twitter par deux autres élus :

Mais Mélenchon… Si les socialistes restent pour le moins mesurés, le leader du Front de gauche l’est nettement moins : "Après Chirac voici le deuxième Président de la Ve République inculpé pour des motifs extrêmement graves moralement (…) Vivement l'heure du coup de balai général sur le système et la refondation de notre République".