Proglio, TF1 : Bayrou s’agace

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Hélène Favier , modifié à
Pour Bayrou, "il y a en France plus de talents que ceux qui étaient sur les banquettes du Fouquet's".

"Quand vous êtes à la tête d'une entreprise publique, vous ne devez avoir en tête que l'intérêt général. Vous ne pouvez pas, en même temps, défendre les intérêts d'actionnaires d'une entreprise privée", a estimé dimanche François Bayrou sur Europe 1 exhortant Henri Proglio, à la fois président non exécutif de Veolia et PDG d'EDF, à "choisir" entre les deux entreprises.

Deux postes incompatibles

"Ceci crée une double allégeance insupportable et en contradiction absolue avec tout ce que nous avons fait en France depuis des décennies", a renchéri le président du MoDem ajoutant : "Pour moi, cela est inacceptable et ne devrait pas être accepté".

Très en verve sur le sujet, François Bayrou a encore martelé : "le service public, on n'y va pas pour l'argent. On n'y va pas principalement pour l'argent. On n'y va pas seulement pour l'argent". Et "je suis persuadé qu'il y a plus de talents en France que ceux qui étaient assis sur les banquettes du Fouquet's", a-t-il poursuivi dans une allusion à la présence d'Henri Proglio aux côtés de Nicolas Sarkozy au soir de son élection.

Henri Proglio a renoncé cette semaine à sa rémunération de 450.000 euros au titre de sa fonction de président du conseil d'administration de Veolia Environnement face à une polémique naissante dans l'opinion. Il ne conserve que son salaire de président d'EDF, soit 1,6 million d'euros par an.

"Crise de confiance" vis-à-vis des médias

Le président du MoDem a ensuite fustigé le manque d'indépendance, selon lui, des médias français. "Il faut que nous mesurions tous l'extraordinaire crise de confiance qui s'est développée parmi les Français, non seulement à l'égard des politiques mais aussi à l'égard des médias", a-t-il précisé sur ce thème qui lui est cher.

Et François Bayrou enfonce le clou. "Les Français soupçonnent, et selon moi à juste titre, que la manière dont les médias sont construits en France pose la question de leur indépendance", a ajouté le président du MoDem évoquant la nomination par l'Elysée du président de France Télévisions.

TF1 et l'Elysée

Après France Télévisions, François Bayrou a ironisé sur l'interview de Nicolas Sarkozy prévue lundi sur TF1 : "Imaginez deux heures d'information sur TF1entièrement mises au point dans la coopération la plus étroite entre l'Elysée et une chaîne de télévision, les deux y travaillant ensemble..."

"C'est tous les jours que les Français ressentent que l'information dans leur pays n'a pas la liberté de manoeuvre (...) parce qu'il peut y avoir quelquefois autocensure", a estimé laconiquement le président du MoDem.