Plan anti-déficit : une "provocation" pour le PS

Benoît Hamon a estimé qu'avec le plan anti-défifit du gouvernement, "la France avait officiellement plongé dans l'austérité".
Benoît Hamon a estimé qu'avec le plan anti-défifit du gouvernement, "la France avait officiellement plongé dans l'austérité". © Montage MAXPPP
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avec agences , modifié à
La gauche s'est empressée mercredi de critiquer les mesures annoncées par François Fillon.

Un "contresens dramatique", une "provocation", des mesures "cosmétiques" : les voix s'élevaient à gauche et au centre pour dénoncer les mesures présentées mercredi par François Fillon pour réduire les déficits publics. Les critiques visaient plus particulièrement la contribution exceptionnelle de 3% sur les revenus du travail et du capital dépassant 500.000 euros par an.

Le PS a ainsi fustigé un plan emblématique du "cynisme" du gouvernement. "La France a officiellement plongé dans l'austérité", a jugé le porte-parole du parti, Benoît Hamon. 'Le seuil de tolérance des Français aux orientations et au cynisme du gouvernement va être franchi à la lecture des mesures proposées", a-t-il prévenu. Pour Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste, le plan annoncé mercredi n'est "ni à la hauteur des défis économiques et financiers que la France doit affronter, ni juste pour les Français".

Des "rustines"

Pour Eva Joly, les mesures annoncées par Fillon sont "cosmétiques". "Ni anticipation, ni vision, ni volonté : prisonnier du court terme et de ses arrières pensées électorales, le Premier ministre n'a pas su prendre la mesure de la situation", a estimé la candidate écologiste à l'élection présidentielle.

Même son de cloche chez le centriste François Bayrou, qui a qualifié les mesures de "rustines" : on va mettre des taxes sur les sodas, augmenter les prix du tabac pour la 1.000e fois, raboter ici ou là…", a-t-il énuméré.

Taxe sur les hauts revenus

L'une des annonces-phares de Fillon, la taxe sur les plus hauts revenus, a été critiquée notamment par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche : "les riches ne paient que pour un temps et les autres pour toujours. Rien sur les banques, rien sur les super profits des très grands groupes", a-t-il fustigé.

Au final, cette taxe "ne rapportera à l'Etat que 200 millions d'euros en 2012, quand le chèque fait aux plus riches" avec la réforme de l'impôt sur la fortune "est de 1,8 milliard d'euros", a estimé Benoît Hamon. Et le porte-parole du PS d'accuser le gouvernement de se livrer à un "gaspillage de l'argent public" en ne s'attaquant "que marginalement aux niches fiscales".