Nicolas Sarkozy préserve sa santé

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
Le chef de l’Etat avait promis la transparence sur son état de santé. Promesse non tenue.

"Quant à mon bulletin de santé, bien sûr je le publierai. (...) Je ferai de mon médecin une vedette, je lui promets". Ainsi s’exprimait Nicolas Sarkozy le 2 mars 2007, en pleine campagne électorale. Promesse tenue ? Pas vraiment. Son docteur est loin d’être la star annoncée, et depuis son élection à la présidence de la République, le chef de l’Etat s’est plutôt inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. A savoir le secret sur son état de santé.

Un bulletin a bien été publié lundi, dont les résultats sont satisfaisants, selon l’Elysée. Mais cette communication vient rappeler la rareté de ces certificats médicaux présidentiels. Nicolas Sarkozy avait annoncé un rythme de deux communications par an. Or, un bulletin a été publié en 2007, juste après son élection, aucun en 2008, et un seul en 2009, le 3 juillet.

Une hospitalisation en 2007

A cette date, tout allait bien, jurait-on du côté des médecins du président. Mais trois semaines plus tard, le 26 juillet, Nicolas Sarkozy était victime de son fameux malaise lors d’un jogging en pleine chaleur. Après une batterie d’examens et une nuit d’hospitalisation au Val-de-Grâce, les docteurs avaient conclu à un malaise "lipothymique" spectaculaire mais bénin, dû au surmenage. Frédéric Lefebvre avait été plus alarmiste : "si personne ne considère qu'un accident cardiaque est une alerte, qu'est-ce qui peut être une alerte ?", avait lâché aux journalistes le porte-parole de l’UMP.

Avant ce malaise, Nicolas Sarkozy avait déjà été brièvement hospitalisé le 21 octobre 2007, quelques jours après son divorce avec Cécilia. Atteint d’une angine, le chef de l’Etat avait été admis au Val-de-Grâce pour y subir une ablation d’un abcès à la gorge. "Ça a duré quelques heures", avait précisé Henri Guaino, sur Europe 1, confirmant ainsi l’information... en juin 2006. Pourquoi ne pas le révéler au grand public ? "C’était son choix", avait assuré le conseiller spécial du président. "Ça a sans doute évité que, là encore, on ait de fausses informations, de fausses rumeurs".

Deux présidents malades

Nicolas Sarkozy, l’homme de la rupture, a donc gardé une grande part de secret, comme ses prédécesseurs. Tous avaient promis de publier régulièrement des bulletins sur leur état de santé. Aucun n’a tenu parole. Rien pour Jacques Chirac jusqu’à son hospitalisation pour un accident vasculaire en 2005, rien non plus pour Valéry Giscard d’Estaing.

Pas mieux pour les deux présidents atteints de maladies graves au cours de leur mandat. François Mitterrand, atteint d’un cancer de la prostate dès 1981, avait formellement demandé à son médecin de falsifier ses certificats. Quant à Georges Pompidou, décédé en cours de mandat en 1974, son entourage s’est contenté de parler de simples grippes jusqu’à sa mort. L’ancien président était en fait atteint de la maladie de Waldenstrom, une sorte de cancer du sang.