Nicolas Sarkozy entre dans une nouvelle phase de campagne

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy a réaffirmé jeudi soir près de Pointe-à-Pitre qu'il entendait continuer à mener sa campagne présidentielle en "homme libre" de sa parole et à "bousculer les habitudes et les tabous". Le candidat de l'UMP a conçu une stratégie de campagne en "séquences", qu'il suit pas à pas.

Après avoir mené campagne dans l'avion qui l'a conduit de Paris à Pointe-à-Pitre, le candidat UMP à l'élection présidentielle a tenu jeudi un meeting en terre antillaise. Il s'est exprimé devant 2.500 Guadeloupéens acquis à sa cause mais son propos s'est adressé à un public bien plus large. Il a fait notamment allusion à sa proposition très controversée, jusque dans les rangs de ses partisans, de création d'un ministère de "l'Immigration et de l'Identité nationale". "Je devais prendre ce risque de perturbation du milieu", avait-t-il dit dans l'avion qui l'amenait en Guadeloupe, première étape d'une visite aux Antilles. "Depuis que je l'ai fait, j'ai pris six points dans les sondages." La question de l'"identité" restera, avec le travail, un des principaux thèmes de sa campagne, qui entre dans une nouvelle phase après le soutien apporté à sa candidature par le président Jacques Chirac et avec son départ, lundi, du ministère de l'Intérieur.Le président de l'UMP estime ainsi répondre, notamment, aux aspirations de ce qu'il appelle la "France du 'non'" - celle de la majorité de Français qui ont voté contre la Constitution européenne le 29 mai 2005. "La France du 'non' est sous-jacente, elle n'a pas disparu. Je la sens", explique-t-il. "Elle ne parle pas, on ne parle pas d'elle mais elle va s'exprimer. Moi, je lui parle quand je parle de l'euro trop fort, d'Airbus, de l'identité nationale, de la politique de l'immigration." Nicolas Sarkozy a conçu sa stratégie de campagne en "séquences". Cette semaine était celle du soutien de Jacques Chirac, la semaine prochaine sera celle de son départ du ministère de l'Intérieur. "Il y a le temps du président et il y a le temps du départ. Si j'étais parti hier, ça devenait l'événement de la journée", explique-t-il.La semaine prochaine sera peut-être aussi celle du soutien public du ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo, qui fait durer le suspense. Elle marquera également le début de "nouvelles rencontres" du candidat avec les Français, avec un déplacement par jour. Le premier devrait avoir lieu lundi et mardi dans la région de Marseille. Il serait suivi mercredi par un déplacement dans le Nord-Pas-de-Calais et à Lille.