Niches fiscales : Fillon confirme

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le rabotage des niches fiscales se précise, ce qui annonce une hausse des impôts.

Longtemps promis, souvent repoussée, la révision des nombreuses niches fiscales semble imminente, comme l'indique la dernière interview du Premier ministre François Fillon, accordée à l’Est républicain. François Fillon y annonce sa volonté de s’attaquer aux niches fiscales, qui coûtent à l’Etat 75 milliards d’euros par an.

"Au cas par cas, certaines niches seront supprimées. Et il y aura un coup de rabot de 10%. Avec des exceptions car il ne faut pas alourdir le coût du travail", a-t-il expliqué, avant de rappeler l'objectif fixé à son gouvernement: "5 milliards d'euros d'avantages fiscaux en moins sur deux ans" pour permettre de réduire le déficit public et le ramener à 6% l'an prochain, 4,6% en 2012 et à 3% du PIB en 2013.

Baisse des niches, hausse des impôts

Ce "rabotage" annoncé des niches fiscales va se traduire par une hausse des impôts pour les bénéficiaires de ces dérogations fiscales. Le gouvernement ayant décidé de ne pas augmenter le coût du travail, les niches fiscales dont bénéficient les entreprises ne devraient pas être modifiées. Celles destinées aux particuliers vont en revanche être revues à la baisse. L'emploi d'un salarié à domicile, les investissements dans l'immobilier locatif (lois Robien et Besson) ou les investissements productifs dans les Dom-Tom pourraient être concernés.

Cette révision des niches fiscales annonce donc d'importantes opérations de lobbying de la part des secteurs concernés par une baisse des dérogations fiscales. En outre, François Fillon a indiqué ne pas vouloir attendre l'inscription dans la Constitution de l'objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire voulue par Nicolas Sarkozy. Autrement dit, les ministres ne pourront plus créer d'avantages fiscaux en toute discrétion. "Il faut mettre fin à cette mauvaise habitude. Défendre la souveraineté nationale, c'est redresser nos finances publiques. Les ministres doivent être fiers de dépenser moins", lance-t-il.

Pour la progressivité de la réforme des retraites

"L'acceptabilité de la réforme passe par sa progressivité." François Fillon a par ailleurs dévoilé jeudi dans cette même interview pour la réforme des retraites. Le Premier ministre prôné donc un report progressif de l’âge légal de départ à la retraite."Si nous voulons sécuriser le régime sur une durée la plus longue possible, il faut aussi ne pas déstabiliser les salariés qui sont très proches de la retraite. Il faut trouver un compromis", a-t-il déclaré.

"La question du rythme est en débat"

"Il n'est pas question de revenir sur l'idée que ceux qui ont fait des carrières longues doivent pouvoir bénéficier d'un départ anticipé", poursuit François Fillon, ajoutant cependant que "si on fait bouger l'âge légal, on fait bouger tout en même temps". Alors que le Medef plaide pour une augmentation de l'âge légal du départ à la retraite d'un semestre par an, le Premier ministre avance que "la question du rythme est en débat".

C'est la première fois que le Premier ministre, très en retrait sur ce dossier, évoque publiquement le recul de l'âge de départ en retraite, alors que son principe a été depuis plusieurs jours entériné par l'exécutif.

- Faut-il réduire les niches fiscales ?