Michel Sapin : "notre amie c'est la finance", mais...

© Maxppp
  • Copié
avec AFP , modifié à
VIDÉO - Le ministre des Finances a déclaré dimanche que la finance était l'"amie" du gouvernement et de l'économie, précisant "la bonne finance".

Voila une sortie qui pourrait paraître bien surprenante. Alors qu'en pleine campagne présidentielle François Hollande disait vouloir faire la guerre à la finance, deux ans plus tard, son ministre des Finances déclaré dimanche que la finance était l'"amie" du gouvernement et de l'économie. Michel Sapin a toutefois précisé : "la bonne finance", dans une intervention aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

Un clin d’œil à Hollande. "Nous avons à répondre à une très belle question : 'y a-t-il une finance heureuse, au service d'investissements heureux ?' Je l'exprimerai autrement et vous verrez ma part de provocation. Notre amie c'est la finance : la bonne finance", a-t-il lancé, déclenchant des rires dans la salle.

Suivez en direct les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence :

Les propos de Sapin, tenus au cours d'un panel de ces rencontres internationales organisées par le Cercle des économistes étaient un clin d’œil à la déclaration de François Hollande dans son discours de campagne, au Bourget en janvier 2012. Alors qu'il briguait la présidence, François Hollande avait dit que la finance était son "adversaire".

"Le chemin parcouru est considérable". "Y a-t-il encore de la régulation à mettre en œuvre, de la lutte contre un certain nombre d'éléments d'instabilité pour, au fond, éviter la part considérable de la mauvaise finance, notre ennemie, qui a été à l'origine en grande partie de la crise de 2008-2009 ?" a-t-il demandé. "De ce point de vue là, le chemin parcouru est considérable, il en reste encore à parcourir", a répondu Michel Sapin.

"Des réformes les plus profondes possibles". "Nous avons besoin encore de régulation financière. Pour tout ce qui est bancaire on a bien avancé, pour tout ce qui est extra-bancaire il y a encore du chemin à faire", a-t-il ajouté. "La dépense publique n'est pas notre ennemie, mais la mauvaise dépense publique est notre ennemie", a par ailleurs affirmé le ministre. "Nous devons lutter contre un certain nombre de dépenses de fonctionnement avec des réformes les plus profondes possibles pour pouvoir consacrer le plus possible aux bons investissements publics", a-t-il ajouté.