Loi Taubira : Sarkozy ne prononce plus le mot "abrogation"

© Reuters
  • Copié
et Aurélie Herbemont, envoyée spéciale à Mulhouse , modifié à
En meeting à Mulhouse, l'ancien chef de l'Etat a parlé de tout sauf de la polémique autour de sa volonté d'abroger la loi sur le mariage pour tous.

L'INFO. Nicolas Sarkozy,en meeting mercredi soir à Mulhouse, a été acclamé par quelque 2.400 personnes au Palais des Sports. A une dizaine de jours du vote pour la présidence de l'UMP, le candidat a notamment promis, s'il était élu, de rétablir l'autorité au sein de sa famille politique. En revanche, pas un mot sur la polémique autour de la loi Taubira dont il avait réclamé l'abrogation samedi dernier.

>> A LIRE AUSSI - Loi Taubira : la position de Sarkozy "ne va contenter personne"

RTR4ESHP

Une justification, c'est tout. L'ancien président a heurté une bonne partie de sa famille politique en prenant fait et cause pour l'abrogation. Pas étonnant, donc, qu'il n'ait jamais prononcé ce mot mercredi soir devant les militants qui, eux, ne l'ont pas non plus interrogé sur la question. Nicolas Sarkozy s'est simplement contenté de justifier sa présence au meeting de l'association Sens commun, des anciens de la Manif pour tous : "si on ne discute pas avec ceux qui ne pensent pas exactement comme nous, comment on les fait revenir chez nous ? Si on ne va pas au contact avec eux pour les convaincre, comment on les convaincra ? Est-ce que vous croyez qu'il y a une chance, un jour, que l'on rassemble plus de la moitié des Français en restant comme une secte entre nous, en refusant d'entendre ce qu'ils ont à nous dire ?" Et de conclure, ferme : "la politique, c'est aller au contact, rencontrer des gens, y compris quand c'est un peu rugueux."

>> LIRE AUSSI - Est-il (vraiment) possible d'abroger la loi Taubira ?

"Notre famille renouera avec l'autorité". Après avoir consciencieusement éludé le sujet qui fâche, Nicolas Sarkozy a promis de rétablir "l'autorité" au sein de sa famille politique. "Si je suis élu à la tête (de l'UMP), il n'y aura plus de courants, plus de chapelles. Il y aura un mouvement dont l'obsession sera le redressement politique de la France", a déclaré l'ancien chef de l'Etat. "Si je suis élu, la primaire ne s'engagera pas trois ans avant l'échéance. Notre famille renouera avec l'autorité", a-t-il encore assuré, comme pour mieux rappeler l'absence d'un vrai chef de l'opposition depuis 2012.

Outre la loi Taubira, deux autres textes votés par l'actuelle majorité sont dans le viseur de l'ex-chef de l'Etat en cas d'alternance en 2017. La réforme des rythmes scolaires ? Abrogée ! La nouvelle carte de la réforme territoriale ? Oubliée ! C'est dit.