Les Verts restent au gouvernement mais...

Les Verts restent (pour l'instant) au gouvernement.
Les Verts restent (pour l'instant) au gouvernement. © MAXPPP
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et Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Après l'éviction de Batho, ils demandent des "engagements clairs" en septembre sur l'écologie.

L'éternelle question.  A chaque couleuvre avalée, c'est la même question : les Verts doivent-ils rester au gouvernement ? Mardi soir, lors d'une réunion de crise qui a suivi le limogeage de la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, les écolos ont exclu de quitter le gouvernement...dans l'immédiat. Mais alors que la ministre socialiste a été évincée pour avoir critiqué la baisse des crédits de son ministère de 7% en 2014, les Vert sont bien décidés à mettre la pression sur les socialistes et posent leurs conditions. 

Les écolos veulent des "actes" en septembre. Cécile Duflot et Pascal Canfin, les deux ministres écologistes, et les principaux responsables d'Europe Ecologie/Les Verts (EELV) se sont réunis dans la soirée au ministère du Logement (dirigé par Cécile Duflot) pour faire "l'analyse politique" de la situation. A l'issue de la réunion, Pascal Durand, le secrétaire national d'EELV, a précisé qu'après le "très mauvais signal" donné par l'éviction de la ministre, les écologistes exigeraient des "engagements clairs" et des "actes" en septembre. "Nous interrogerons et le président de la République et le Premier ministre sur la volonté de ce gouvernement de mettre en oeuvre les engagements sur la transition écologiste qu'il avait pris devant les Français", a-t-il dit à la presse. "Nous jugerons à la rentrée sur les grandes lois, notamment la loi de transition énergétique, sur le budget, les engagements de ce gouvernement et la volonté de faire en sorte que l'écologie soit prise en compte", a-t-il ajouté.

Pascal Canfin hausse le ton. Pascal Canfin a sous-entendu mardi sur Europe 1 que le maintien des écologistes au gouvernement dépendrait de l'évolution de la discussion sur le budget, où il y a "des choses qui nous posent problème" comme la "baisse de 14% des crédits de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe)". Le ministre délégué au Développement a réitéré sa menace, mercredi matin. "Il y a devant nous des rendez-vous qui sont déterminants et si ces rendez-vous étaient ratés, à ce moment là (...) bien évidemment nous en tirerons toutes les conséquences", a expliqué le ministre écologiste sur France Info.

De son côté, Jean-Vincent Placé, le président du groupe EELV au Sénat, a affirmé sur BFM-TV que les écologistes n'étaient "pas loin de la sortie" du gouvernement, car ils ne pourraient pas voter à l'automne un budget de l'écologie en baisse. Le député écologiste Noël Mamère n'a pas non plus caché son exaspération. "Quand vous avez deux ministres de l'Écologie (la socialiste Nicole Bricq avait déjà dû quitter son ministère, dès juin 2012) en un an qui sont virés comme des malpropres (...), vous êtes quand même en droit de vous interroger si vous devez continuer de jouer le rôle d'idiot utile ou faire tapisserie dans un gouvernement (...) qui n'a que faire de la transition écologique", a fustigé Noël Mamère.

Les conseils de Cohn-Bendit.  "Il faut savoir exactement quels sont les engagements pris par Philippe Martin, le nouveau ministre de l'Environnement, par Jean-Marc Ayrault et par François Hollande sur la transition écologique", a martelé le député européen mercredi sur Europe 1. En fonction de ces éléments, le gouvernement et Europe-Ecologie-Les Verts doivent inscrire noir sur blanc leur "deal". "Il faut signer un nouvel accord. Et, ou on est d’accord, et on reste ; ou on n’est pas d’accord, et on part !", estime Dany le Vert.