Lepage entre indépendance et bisbilles

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Benoît Vittek , modifié à
Avocate spécialisée dans les questions environnementales, Corinne Lepage s'est engagée en politique pour défendre ces problématiques.

SON PREMIER FAIT D'ARMES

Corinne Lepage fait son entrée sur la scène publique loin des joutes politiques. En 1978, à seulement 27 ans et alors qu’elle vient de rejoindre le cabinet fondé par Christian Huglo, la jeune avocate s’empare d’un dossier très médiatique : l’Amoco Cadiz, pétrolier dont le naufrage au large des côtes bretonnes provoqua une marée noire. Le cabinet Huglo-Lepage va défendre à Chicago les intérêts des communes frappées par la catastrophe naturelle. Après 14 ans de procédure, la société pétrolière Amoco est contrainte à d’importantes réparations financières, une première. 

SES MENTORS

Difficile d’obtenir de Corinne Lepage qu’elle se confie sur ceux qui l’ont guidée en politique. Si Brice Lalonde l’a un temps accompagnée, Alain Juppé l’a propulsée sur le devant de la scène en l’intégrant à son équipe ministérielle. Mais la militante écologiste se veut libre et indépendante. Elle préfère revenir sur les grandes figures politiques du 20e siècle qui l’inspirent : Pierre Mendès France, Charles de Gaulle, Vaclav Havel…

SON HEURE DE GLOIRE

Corinne Lepage le concède elle-même, son entrée au ministère de l’Environnement en 1995 fut une surprise et une projection inattendue sur le devant de la scène. Alors qu'elle reste sur une large défaite aux cantonales de 1993, la voilà représentante de la société civile au sein du gouvernement Juppé. Corinne Lepage laissera notamment la loi LAURE sur la qualité de l’air et le souvenir d’un intense bras de fer avec Alain Juppé au sujet du réacteur nucléaire Superphénix. La candidate écologiste tirera de cette expérience le livre On ne peut rien faire, Madame la ministre… qui évoque les nombreux freins à son action.

SON PIRE MOMENT

Consacrée par la fondation du Mouvement Démocrate en 2007, l’alliance entre Corinne Lepage et François Bayrou explose en plein vol dans l'entre-deux-tours des élections régionales de 2010. Depuis plusieurs mois déjà, la présidente de Cap21, vice-présidente du MoDem dénonce une formation politique trop centrée sur son leader. Ses alliés lui reprochent son manque de sens collectif et la rupture est consommée lorsque Corinne Lepage annonce son départ du MoDem le 17 mars 2010. Dans la dernière ligne droite de la campagne, l’écologiste s’était affichée auprès de candidats d’Europe Ecologie.

SON GIMMICK

Corinne Lepage l’assure, elle n’est "pas de droite". Depuis son passage dans le gouvernement Juppé, la candidate écologiste récuse cette étiquette. Elle se dit "au centre de l’échiquier politique", en faveur d’une "écologie qui va au-delà de la droite et de la gauche". "Je ne suis pas qu’une ancienne ministre de Chirac", réaffirmait-elle au moment d’annoncer sa candidature pour 2012. Opposée à la réélection de Nicolas Sarkozy, la voilà même de "centre-gauche".

SON CHEVAL DE BATAILLE

Habitée par quelques thèmes récurrents, Corinne Lepage prône notamment la transparence. Dénonçant le pouvoir des lobbies, la candidate écologiste s’est engagée auprès d’Anticor et Transparency International, dont elle a été administratrice avant de se retirer pour sa campagne. Pas question d’entretenir le mélange des genres. Corinne Lepage souscrit néanmoins aux "propositions pour une véritable éthique de l’action publique" formulées par Transparency International.