Le ton monte entre Devedjian et les Sarkozy

Longtemps larvé, le conflit est désormais ouvert entre Patrick Devedjian et le clan Sarkozy, qui veut garder la mainmise sur son fief des Hauts-de-Seine.
Longtemps larvé, le conflit est désormais ouvert entre Patrick Devedjian et le clan Sarkozy, qui veut garder la mainmise sur son fief des Hauts-de-Seine. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Devedjian accuse l’Elysée d’avoir fait pression pour l’évincer de l’UMP des Hauts-de-Seine.

Les relations entre Jean Sarkozy et Patrick Devedjian étaient déjà peu cordiales, le second voyant d’un mauvais œil l’ascension du premier au sein de la fédération UMP des Hauts-de-Seine.

Mais cette rivalité a franchi un palier vendredi, avec l’interview accordée par Patrick Devedjian au journal Le Monde. Il accuse notamment l'Elysée d'avoir multiplié les pressions sur les élus du département pour qu'il ne soit pas réélu à la tête de la fédération au profit du fils du président.

Devedjian accusé de comploter contre Jean Sarkozy

Patrick Devedjian affirme ainsi avoir été "convoqué" le 15 octobre "en urgence par Nicolas Sarkozy", qui "s'est ému que cinq candidats se présentent contre son fils Jean aux élections internes de l'UMP à Neuilly". Nicolas Sarkozy "m'en a rendu responsable. J'ai dit que c'était faux. Il ne m'a pas cru et, très mécontent, m'a dit que j'aurais bientôt ‘une surprise’", poursuit l'ancien ministre.

Devedjian face à un candidat surprise

"Quelque temps après, j'ai appris qu'Olivier Biancarelli, attaché parlementaire de l'Elysée, et Eric Cesari, directeur général de l'UMP, téléphonaient aux principaux responsables politiques des Hauts-de-Seine pour leur dire de voter pour Jean-Jacques Guillet qui venait, oh surprise!, de se déclarer candidat contre moi à la présidence de la fédération", raconte Patrick Devedjian.

Plusieurs élus de ce fief de la droite auraient également été victime de pressions. Lionnel Rainfray, élu UMP de Colombes, aurait ainsi confié à Patrick Devedjian avoir “fait directement l'objet de pressions de la part de Jean Sarkozy“. “Celui-ci l'aurait menacé de ‘briser sa carrière politique’ s'il votait pour moi", rapporte Patrick Devedjian. Lionnel Rainfray a depuis confirmé avoir eu une "altercation", mais réfute le terme de "pression".

Les Balkany de nouveau impliqués

Patrick Devedjian pointe également le couple Balkany. Les élus de Levallois-Perret auraient personnellement dissuadé les adhérents UMP de voter pour lui lors des dernières élections internes au parti.

Président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, qui n'a pas conservé son poste de ministre de la Relance lors du remaniement, a été battu lundi soir par le député-maire de Chaville Jean-Jacques Guillet lors des élections internes à la fédération UMP.

"Je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du conseil général, ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui", ajoute encore le patron de la collectivité, dont le poste sera renouvelé après les cantonales de mars 2011.