Le remaniement, un "acte d'autorité" pour Valls

Manuel Valls, Premier ministre, a dévoilé son nouveau gouvernement mardi
Manuel Valls, Premier ministre, a dévoilé son nouveau gouvernement mardi © Reuters
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Fabienne Cosnay avec le service politique d'Europe 1 , modifié à
L'ESSENTIEL - Le gouvernement Valls II a été dévoilé mardi peu avant 19h. Emmanuel Macron succède à Arnaud Montebourg à l'Economie.

# CE QU'IL FAUT RETENIR

• Le gouvernement Valls II a été dévoilé mardi peu avant 19h. 

• Manuel Valls déclare avoir fait "acte d'autorité" avec la démission de son précédent gouvernement. 

• La nouvelle équipe gouvernementale se réunira mercredi pour son premier Conseil des ministres.

# LES DERNIÈRES INFOS

Un vote de confiance. Le Premier ministre Manuel Valls a l'intention de se soumettre à un vote de confiance "sur un programme de travail" en septembre ou en octobre, afin de clore les critiques sur la majorité considérée comme vacillante. "La majorité, elle sera là. Il ne peut pas en être autrement", a-t-il déclaré sur France 2.

Manuel Valls justifie le choix d'un remaniement. Après les critiques vives d'Arnaud Montebourg, Manuel Valls explique sur France 2 avoir fait "acte d'autorité" en poussant au remaniement. "Nous pouvons discuter au sein du gouvernement", explique le Premier ministre. "Mais nous ne pouvons pas accepter ce type de spectacle qui n'est pas à la hauteur de la responsabilité qui doit être la nôtre".

Le passé professionnel d'Emmanuel Macron. Le choix d'Emmanuel Macron pour remplacer Arnaud Montebourg au ministère de l'Economie a été très commenté. Le député Christian Estrosi et d'autres personnalités de droite ont rappelé que l'ancien secrétaire général de l'Elysée a également été banquier d'affaires chez Rotschild.

Ce qu'il faut retenir de Valls II. Le nouveau gouvernement a été dévoilé. Najat Vallaud-Belkacem, jusqu'ici ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, devient ministre de l'Education nationale, en remplacement de Benoît Hamon. Fleur Pellerin, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, devient ministre de la Culture, succédant à Aurélie Filippetti. Emmanuel Macron, ex-secrétaire général adjoint de l'Elysée, devient ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, où il succède à Arnaud Montebourg.

Revoyez l'annonce intégrale du nouveau gouvernement Valls

L'annonce du nouveau gouvernement Vallspar Europe1fr

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Un gouvernement sans écolos. Le chef de file des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé, un temps pressenti pour entrer au gouvernement, a clarifié sa position. Il a affirmé que "les conditions pour la participation d'écologistes" au gouvernement n'étaient "pas réunies". Le sénateur de l'Essonne était resté silencieux depuis lundi, ce qui avait alimenté les rumeurs sur une éventuelle participation au gouvernement malgré le refus de son parti Europe Ecologie-Les Verts

Les radicaux restent au gouvernement. Le président du Parti radical de gauche Jean-Michel Baylet a annoncé mardi que sa formation serait représentée dans le nouveau gouvernement Valls, les trois ministres PRG actuels conservant leurs postes."Sylvia Pinel sera maintenue dans sa responsabilité de ministre du Logement et des Territoires. Thierry Braillard reste secrétaire d'Etat aux Sports, Annick Girardin reste aussi dans ses responsabilités de secrétaire d'Etat à la Francophonie", a-t-il précisé.

# LES RÉACTIONS

A droite. Luc Chatel, secrétaire général de l'UMP, estime que la "crise politique qui s'est ouverte dimanche ne s'achève pas avec la nomination de ce nouveau gouvernement". "Aujourd'hui, ce n'est plus une question de casting !", a-t-il continué. "La seule question posée, c'est : quelle politique avec quelle majorité", a-t-il réagi en demandant au Premier ministre d'organiser un vote de confiance.

La nomination de Najat Vallaud-Belkacem fait grincer des dents. Parmi d'autres, Eric Ciotti, député (UMP) et président du Conseil général des Alpes-Maritimes, dénonce une "volonté de provoquer et de diviser". Il parle de la nouvelle ministre de l'Education comme d'une "porte-parole d'une idéologie dangereuse", faisant référence à l'engagement de Najat Vallaud-Belkacem pour l'égalité entre les sexes et la polémique sur les genres à l'école.

A l'extrême-gauche. Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, s'attend à "une politique plus droitière que jamais".

A l'extrême-droite. Le vice-président du FN Florian Philippot a également tancé le choix d'Emmanuel Macron à Bercy : "Macron à l'Economie et l'Industrie ou l'officialisation de la domination de la grande finance", a-t-il commenté sur Twitter. Nicolas Bay, député européen du parti d'extrême-droite, a ironisé : "Najat Vallaud-Belkacem à l'Education. A quand les cours d'éducation sexuelle assurée (sic) par Conchita Wurst", la gagnante de l'Eurovision 2014.

Les syndicats. Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, estime que le nouveau gouvernement conduit à "l’impasse".

Les anciens ministres. Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont tenu à féliciter leur successeur, sur Twitter.