Le piratage du site de Boyer revendiqué ?

Valérie Boyer, à l'origine de la loi réprimant la négation des génocides, affirme avoit reçu des menaces de mort.
Valérie Boyer, à l'origine de la loi réprimant la négation des génocides, affirme avoit reçu des menaces de mort. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Le site de la députée UMP, auteure de la loi sur la négation des génocides, a été la cible de pro-turcs.

Nouvel épisode dans la polémique sur le génocide arménien. Le site Internet de Valérie Boyer, la députée UMP auteure de la proposition de loi réprimant le négation des génocides, qui fâche tant la Turquie, a été piraté et était inaccessible lundi matin. L’adresse www.valerie-boyer.fr renvoyait automatiquement à un écran noir affichant le drapeau de la Turquie et un message non signé en deux langues, en turc et en anglais, s'en prenant au gouvernement français et à la communauté arménienne de France.

D'autres attaques ?

Selon des informations du NouvelObs.com, la députée a été victime d'anciens membres du groupe turc Akincilar, qui s'était attaqué début novembre au site de l'hebdomadaire Charlie Hebdo. Le groupe "GrayHatz", qui signe ce piratage sur la page de la députée, est en effet constitué "d'anciens du groupe turc Akincilar". Le groupe de hackers a également fait savoir auprès du NouvelObs.com qu'il prévoyait d'autres attaques.

"Vous, la diaspora arménienne, êtes de tels lâches que vous n'avez pas le cran d'ouvrir les archives arméniennes et de faire face à la vérité", écrivent les auteurs du message, pour qui "la vérité" est qu'on ne peut pas parler de "génocide arménien". "Vous, les Français, êtes tellement pitoyables et pathétiques que vous méprisez les vérités pour (obtenir) des voix", ajoutent-ils, en allusion aux élections présidentielle et législatives du printemps prochain en France.

La députée porte plainte

Valérie Boyer, a annoncé lundi avoir porté plainte. Car l’élue des Bouches-du-Rhône a affirmé dimanche soir sur BFMTV avoir reçu des "menaces de mort, de viol, de destruction et des injures et des insultes". "Je trouve ça très choquant", a-t-elle ajouté, précisant que ses parents et ses enfants ont aussi été visés. "Il n'est pas possible de se laisser insulter en tant que personne mais aussi par rapport à ses fonctions (de parlementaire, ndlr)", a conclu la députée.

"Ça ne m’intimide pas du tout. Mes convictions n’avaient pas besoin d’être confortées, mais cette attitude lamentable et lâche prouve bien la nécessité qu’il y avait à agir", s'est élevée Valérie Boyer sur Europe 1. "Ce que je subis n’est rien à côté de ce que les personnes de la diaspora ont pu subir depuis des années. Il était normal qu’en tant que concitoyens, elles soient protégées, exactement comme on a fait pour les Juifs de la Shoah."

Un texte loin d’être adopté

L'Assemblée nationale a adopté jeudi la proposition de loi pénalisant la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915, provoquant la colère de la Turquie, le gel de sa coopération militaire avec la France et le rappel de son ambassadeur à Paris. La proposition de loi de Valérie Boyer, députée UMP de Marseille où vit une forte communauté arménienne, avait reçu le soutien du gouvernement qui a permis son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée.

Le texte doit désormais être inscrit à l'ordre du jour du Sénat. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a jugé peu probable que le texte soit adopté définitivement par le Parlement d'ici la fin de la législature en 2012.