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La bataille du 1er mai a bien eu lieu

Hélène Favier - Mis à jour le . 3 min
Le 1er mai transformé en un bras-de-fer entre syndicats et Sarkozy
Le 1er mai transformé en un bras-de-fer entre syndicats et Sarkozy © REUTERS

Sarkozy au Trocadéro, Le Pen à Opéra, l'intersyndicale à Bastille. Retour sur ce 1er mai.

A cinq jours de la présidentielle, le 1er mai s'est transformé en bras-de-fer entre les syndicats, mobilisant des dizaines de milliers de salariés, et Nicolas Sarkozy qui les a sommés de "poser le drapeau rouge", tandis que François Hollande mettait en garde son rival contre toute "bataille" visant les syndicats. Qui était où ? Quels sont les moments forts de la journée ? Retour sur le bal des défilés.

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# Le Pen se place au centre de la bataille

"Nous sommes devenus le centre de gravité de la vie politique française". Mardi à 9 heures, Marine Le Pen, ouvrait la bataille du 1er mai, près de la statue de Jeanne d’Arc à Paris. "Notre victoire est inéluctable (…). Les années (avant l'arrivée au pouvoir) se comptent sur les doigts d'une main", a exulté l’ex-candidate, un peu plus tard, place de l'Opéra. Devant des militants chauffés à blanc, Marine Le Pen a alors confirmé qu’elle ne donnerait pas de consigne de vote à ses électeurs. "Je n'accorderai ni confiance, ni mandat", a-t-elle martelé avant d’asséner : "Dimanche, je voterai blanc et en juin, je voterai bleu-marine". Dans la foule, les militants FN se montraient particulièrement virulents, invectivant le nom de Jean-Luc Mélenchon avec des slogans tels que "communistes assassins". (Cliquez ici pour lire l'article )

# Hollande de loin

François Hollande fût le deuxième à s’exprimer, vers 13 heures. Devant le palais ducal de Nevers où il était venu rendre hommage à l'ex-Premier ministre Pierre Bérégovoy, il a évoqué la célèbre scène des adieux de Valéry Giscard d'Etsaing aux Français, raillant : "J'ai l'impression que le candidat sortant de 1981 a résisté, il n'arrivait pas à dire au revoir(…). Je ne sais pas ce que l'autre va faire. Mais nous, on lui dit déjà : au revoir !" Visant toujours son adversaire, le candidat PS a ensuite estimé que le 1er mai était "la fête des syndicalistes" et ne saurait être associée "à une bataille contre le syndicalisme". (Plus de détails ici)

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# Sarkozy à l'offensive

A 15 heures, Nicolas Sarkozy prenait le relais, place du Trocadéro. Dans un discours d’une heure, il a alors revendiqué l'héritage du général de Gaulle pour prôner un nouveau modèle social. Le beau temps aidant, au moins 100.000 personnes, 200.000 selon le président-candidat, avaient envahi la place du Trocadéro face à la tour Eiffel pour ce rassemblement en forme de défi lancé à la gauche et aux syndicats, qui défilaient au même moment sur l'autre rive de la Seine. Face à une marée de drapeaux tricolores, Nicolas Sarkozy a exhorté ses sympathisants à abandonner la "vieille lune de la lutte des classes" : "Posez le drapeau rouge et servez la France!". (Cliquez ici pour en savoir plus)

 

# Le défilé traditionnel de l’intersyndicale

Au moment où Nicolas Sarkozy s'exprimait à la tribune, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa) ébranlait son cortège de Denfert-Rochereau. Direction : la Bastille. La CGT, à la différence des autres organisations, avait appelé, dans la matinée, à "battre Nicolas Sarkozy" et ce mot d'ordre a été largement relayé dans la plupart des cortèges. A Paris, les délégations du Parti socialiste - dont Martine Aubry et Ségolène Royal - et du Front de gauche - dont Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent - sont restées en queue du défilé pour ne pas gêner les syndicalistes.

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# Le chiffre de la journée : 289 rassemblements

Au total, 289 rassemblements ont été organisés en France par les syndicats. La mobilisation était-elle au rendez-vous ? Réponse est oui selon la CGT qui a compté 750.000 manifestants dans tout le pays. A Toulouse par exemple, les syndicats ont dénombré 40.000 personnes, réunies derrière la banderole de tête siglée CGT, CFDT, FSU et UNSA. A Marseille ils étaient entre 5.000 selon la police et 20.000 selon les organisateurs (contre 5.000 en 2011), à défiler en musique et en criant : "Les jeunes en galère, les vieux dans la misère, de cette société-là on n'en veut pas". A Lyon, entre 10.000 et 20.000 manifestants ont défilé dans les rues. Enfin, ils étaient près de 10.000 à Nancy, au moins 5.000 à Strasbourg, entre 2.200 et 4.000 à Lille et autant à Orléans, entre 3.000 et 5.000 à Montpellier (contre 800 personnes en 2011), 3.000 à Toulon et 4.000 au Havre. (Pour plus de détails, cliquez ici)