L'Assemblée pousse le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien

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VOTE HISTORIQUE - L'Assemblée nationale a voté majoritairement le projet de résolution de reconnaissance de l'Etat palestinien. 

L'Assemblée nationale a adopté mardi très majoritairement (339 voix pour, 151 voix contre) la résolution du groupe socialiste invitant le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien. La quasi-totalité des socialistes, les écologistes, le Front de gauche, une partie des radicaux de gauche et quelques députés UMP et UDI ont voté pour le texte, tandis que la grande majorité de l'UMP et de l'UDI a voté contre. Cette initiative s'inscrit dans un mouvement global en Europe considérant la reconnaissance comme un moyen de faire pression pour relancer un processus de paix moribond et sauver la solution des deux Etats.

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Les Palestiniens saluent le vote et voient déjà plus loin. La réaction n'aura pas traîné. Les Palestiniens ont logiquement salué le vote des députés français. Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a exprimé dans un communiqué "sa gratitude au peuple français" et appelé "le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte". Forcément, côté israélien, c'est un son de cloche différent. Le vote des députés français "va éloigner les possibilités d'arriver à un accord" de paix, a réagi mardi dans un communiqué l'ambassade d'Israël en France. Ce vote "envoie un message erroné aux leaders et aux peuples de la région", a ajouté l'ambassade dans ce communiqué, publié peu après l'adoption de la résolution. 

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© 135 pays dans le monde reconnaissent un Etat paslestinien (REUTERS).

Que dit le texte ? Ce projet de résolution "affirme l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un Etat démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés d’Israël". Cet Etat serait délimité sur la base des frontières de 1967, "avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats", "fondé sur une reconnaissance mutuelle".

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Quelle pourrait être sa portée ? Ce texte est surtout hautement symbolique. Les députés ne peuvent qu’"inviter" le chef de l’Etat à reconnaître la Palestine. La décision de reconnaître un Etat appartient en effet au président de la République. Et quand bien même la France prendrait cette décision, cela ne changerait pas grand-chose de concret pour les Palestiniens. Reste que l’initiative des députés français s’inscrit dans un mouvement européen pour la reconnaissance de la Palestine. En octobre, la Suède a décidé de reconnaître cet Etat. Et les députés britanniques et espagnols ont adopté des résolutions symboliques similaires, demandant à leurs gouvernements de faire de même.