Hollande : "Nicolas Sarkozy est candidat"

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avec AFP , modifié à

Réagissant dans un entretien au Monde.fr à l'intervention télévisée du chef de l'Etat la veille, François Hollande (PS) juge vendredi que depuis 2007, Nicolas Sarkozy a rendu les Français "plus vulnérables, plus dépendants, du fait de l'endettement public", affirmant que les projets du gouvernement en matière fiscale relèvaient d'une "fuite en avant" improvisée.

Le candidat socialiste à la présidentielle critique notamment l'hypothèse d'une instauration d'un taux intermédiaire de TVA entre 5,5% et 19,6%, mesure de rigueur que Nicolas Sarkozy n'a pas exclue.

Cela "introduirait une nouvelle complexité et une injustice supplémentaire dans un pays où 30 taxes nouvelles ont été instaurées depuis 2007", estime François Hollande, selon lequel "cette fuite en avant fiscale tient davantage de l'improvisation qu'à une réforme sérieuse de nos prélèvements".

Le candidat investi par le PS, qui prône une vaste réforme fiscale s'il est élu à l'Elysée, juge que l'impôt sur les sociétés doit se rapprocher de ce qu'il est en Allemagne: "c'est d'ailleurs ce que je propose quand je dis qu'il faut moins imposer les PME et détaxer le bénéfice quand il est réinvesti et non redistribué aux actionnaires".

En revanche, ajoute-t-il, "les structures de financement de la protection sociale sont très différentes, comme notre organisation territoriale. Et ce n'est pas la fiscalité qui explique que la France ait 75 milliards de déficit commercial en 2011 et l'Allemagne 150 milliards d'excédents. Ce n'est pas non plus à cause des 35 heures, mais à cause de l'abandon de toute politique industrielle depuis dix ans".

Pour le député de Corrèze, la prestation télévisée du président de la République n'a été "qu'un habillage commode pour justifier un quinquennat raté".

Interrogé sur la question de la candidature du président de la République, qui a confié jeudi soir que la question serait tranchée "fin janvier-début février", François Hollande répond :  "Nicolas Sarkozy est candidat. Et en prétendant exclusivement faire son devoir président, il prend de nouveau une grande liberté avec la sincérité."