Hollande - Cameron : la réconciliation est-elle possible ?

Hollande veut resserrer les liens avec Cameron
Hollande veut resserrer les liens avec Cameron © REUTERS
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Hélène Favier avec agences , modifié à
François Hollande a traversé la Manche pour aborder la coopération sans oublier les divergences.

François Hollande l’a promis dimanche à Reims : il mettra à profit son été pour "revenir vers les Français" et chouchouter l’hexagone. Mais avant cela, cap sur la Grande-Bretagne. Le président de la République s'est rendu, mardi à Londres, pour parler crise de l’euro, taxation des plus hauts revenus et régulation de la City.

Le président français doit d’abord s'entretenir au 10 Downing Street avec le Premier ministre britannique David Cameron, qui ne l'avait pas reçu lors de son passage en février pendant la campagne électorale.

"Je n'ai pas pu rencontrer David Cameron avant les élections, et donc je suis d'autant plus heureux de pouvoir le rencontrer après", avait déjà glissé François Hollande, lors du sommet du G8 de Washington en mai.

Au menu : "un large spectre de sujets"

Les discussions porteront sur "un large spectre de sujets", notamment la zone euro, s'est borné à indiquer dans un premier temps la diplomatie anglaise. Côté français, l'Elysée met l'accent sur "le partenariat franco-britannique", en insistant sur la coopération bilatérale en matière de défense et d'énergie et les convergences sur les dossiers internationaux comme la Syrie, l'Iran et le Mali.

En revanche, la polémique suscitée le mois dernier en France par les déclarations de David Cameron, qui s'était dit prêt à "dérouler le tapis rouge" aux exilés fiscaux français, elle, ne sera pas au menu de l'entretien, selon la présidence, qui évoque "des anecdotes sans importance".

Reste que les questions européennes risquent toutefois de soulever de nouveaux désaccords. Ainsi, David Cameron ne cesse d'exhorter les membres de la zone euro - dont son pays ne fait pas partie - à agir pour résoudre la crise aux lourdes conséquences sur l'économie britannique.

Sous la forte pression de l'aile eurosceptique de son parti, il a récemment jugé qu'il fallait "moins d'Europe", et n'exclut pas un référendum à terme sur l'étendue des transferts de prérogatives concédées à Bruxelles. Il a par ailleurs refusé d'endosser le pacte européen de discipline budgétaire, au nom de la sauvegarde des intérêts de la City, première place financière d'Europe, et n'a cessé de dire son opposition farouche à la taxe sur les transactions financières voulue par Paris.

Hollande et Elizabeth II en tête-à-tête

"Reconnaissons que les Britanniques ont été particulièrement timides sur les enjeux de la régulation financière, et attentifs aux seuls intérêts de la City", reconnaissait, en mai, François Hollande, déplorant aussi "une relative indifférence" de Londres à l'égard du sort de la zone euro. "L'Europe n'est pas un tiroir caisse et encore moins un self service", lançait-il.

Quoiqu’il en soit, pour finir sur une bonne image, François Hollande pourra compter sur une photo avec la reine Elizabeth II au château de Windsor.

L'entretien en tête-à-tête avec la reine est prévu à 16 heures, en conclusion de la visite du chef de l'Etat outre-Manche.