Gaudin, Squarcini et Péchenard remplacés

Gaudin, Squarcini et Péchenard : Hollande change les têtes de la police française.
Gaudin, Squarcini et Péchenard : Hollande change les têtes de la police française. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le limogeage de ces hauts fonctionnaires de la police a été annoncé mercredi. 

Hollande change les têtes de la police française. Mercredi à l'Elysée, en Conseil des ministres, le gouvernement a officialisé les remplacements des trois des principaux responsables de la police : Frédéric Péchenard, Michel Gaudin, et Bernard Squarcini. Tous trois sont considérés comme des proches de l'ex-président Nicolas Sarkozy.

Frédéric Péchenard est, ainsi, remplacé à la Direction générale de la police nationale par le préfet Claude Baland, Michel Gaudin au poste de préfet de police de Paris par le préfet Bernard Boucault et Bernard Squarcini à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur par Patrick Calvar, a précisé Nadjat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, en rendant compte des travaux du Conseil.

"La vie naturelle des administrations"

"C'est la vie naturelle des administrations de se renouveler régulièrement", a-t-elle ajouté. "C'est normal d'avoir des directeurs qui soient prêts à conduire chacune des nouveautés, en particulier l'arrêt de la politique du chiffre."

"Ils seront tous mis devant d'autres responsabilités, c'est-à-dire qu'il y aura un reclassement de ces hauts fonctionnaires", a encore insisté Nadjat Vallaud-Belkacem. Et de fait, Frédéric Péchenard sera  prochainement nommé délégué interministériel à la sécurité routière, tandis que Michel Gaudin devient conseiller d'Etat en service extraordinaire. Seul, Bernard Squarcini est sans affectation. Il a été nommé préfet hors cadre.

Trois proches de Sarkozy

Ces trois responsables policiers sont des proches de Nicolas Sarkozy et paient clairement "leur proximité avec l'ancien chef de l'Etat", selon un haut responsable policier.  Alors que son sort semblait en balance, Michel Gaudin, 63 ans, s'est vu signifier, dès mardi, son départ de la Préfecture de police par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. "On a été un peu surpris", a confié l'un des proches du préfet. Michel Gaudin, qui doit partir à la retraite dans un an, pensait pouvoir se maintenir en place malgré sa proximité affichée avec l'ex-président.

"Trois personnes, ça n'est pas une valse considérable", avait commenté, dès mardi soir, le président de la République, sur France 2. "Ils sont remplacés non par par des proches, des intimes, des obligés, mais par des hauts fonctionnaires de qualité parce que je veux assurer la sécurité de mes concitoyens mais je veux que la police soit une institution respectée" avec à sa tête "des fonctionnaires reconnus pour leur qualité et non des proches du pouvoir".
                  

Pour Hollande, c'est la fin de "l'Etat UMP"

François Hollande avait évoqué en février "un Etat UMP" et "un vrai système en place au niveau du ministère de l'Intérieur", ajoutant : "Aucun de ceux qui aujourd'hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n'ont à s'inquiéter mais, en revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres". Quelques jours plus tard au mois de mars, François Hollande avait évoqué, concernant Bernard Squarcini, des "manquements" sur "un certain nombre de fadettes, d'écoutes", en allusion à un volet de l'affaire Woerth-Bettencourt.

Le patron de la DCRI avait été mis en examen en octobre 2011 dans l'affaire dite des "fadettes", sur l'espionnage d'un journaliste du Monde qui travaillait sur l'affaire Woerth-Bettencourt.

Ces départs font grincer quelques dents côté UMP ."Aujourd'hui, la chasse aux sorcières contre Michel Gaudin démontre la réelle volonté sectaire d'une mise en place d'un Etat PS", a réagi Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP en charge des questions de sécurité. Le députe-maire du Raincy, Eric Raoult (UMP), a,lui, dénoncé dans un communiqué "le sectarisme du gouvernement Hollande qui s'apparente à une véritable chasse aux sorcières".