Déficit : suite aux attentats, Bruxelles ne sanctionnera pas Paris

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Caroline Roux avec , modifié à
INDULGENCE - Selon les informations d'Europe1, les attentats ont rendu Bruxelles plus compréhensive.

Les attentats d'il y a deux semaines à Paris auront-il des retombées... économiques ? La Commission européenne a laissé jusqu’au mois de mars à la France pour se mettre en conformité avec les objectifs européens de réduction des déficits. Et selon les informations d'Europe1, les attentats ont rendu Bruxelles plus compréhensive : la France ne sera pas sanctionnée, même si elle est en retard.

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"Ça a mis un terme au French bashing". Selon l’un des principaux acteurs européens contacté par Europe1, "après de tels attentats, ce serait incompréhensible de sanctionner la France pour un point de PIB ". Le climat semble bien avoir changé depuis que l’Europe s’est retrouvée au chevet d’un pays frappé par le terrorisme. "Ça a mis un terme au French bashing", confie ce pilier de Bruxelles.

A Bercy, on ne dit pas autre chose : "la Commission restera exigeante mais coopérative". Et pour cause : le climat a changé mais la France a aussi montré sa bonne volonté. Elle a, d'ailleurs, quelques bonnes nouvelles sous le coude à annoncer à Bruxelles avant fin mars en matière de déficits, histoire de finir d’apaiser les choses.

Des limites à l'indulgence. Cela dit, on mesure assez vite les limites de l’indulgence. Sur la question des dépenses de Défense, par exemple. Pour le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, elles devraient retirées du calcul des déficits. Puisque selon lui, quand la France fait la guerre au Mali ou en Irak, elle le fait contre le terrorisme.

Réponse de Bruxelles : non. La question sera évoquée lors du prochain Conseil européen, mais l’issue est déjà actée. La France n’a pas demandé l’autorisation de l’Europe pour s’engager dans des opérations militaires, ce sont donc des décisions nationales, qui doivent être assumées par des dépenses nationales. En outre, la France continuera à être surveillée de près. Bruxelles attend toujours Paris sur les réformes de structures, et s'intéresse tout particulièrement aux débats sur la loi Macron.