Besson "pas associé" à la circulaire

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Le ministre a de nouveau pris ses distances avec ce texte émanant de la place Beauvau.

La circulaire du 5 août, qui émane du ministère de l'Intérieur, "je ne l’aurais pas rédigée sous cette forme", a convenu Eric Besson, mercredi, sur Europe 1. Ce texte qui vise spécifiquement les Roms pour les démantèlements de campements illégaux a fait l'objet de nombreuses critiques, avant d'être réécrit par Brice Hortefeux. Le ministre de l'Immigration l’a redit de son côté : "ni moi, ni mon cabinet avons été associés à la conception ou à la rédaction de cette circulaire" qui connaît, selon lui, "une gloire posthume".

Le Canard Enchaîné affirme pourtant qu’un conseiller d’Eric Besson a été convoqué par mail pour participer à une réunion de préparation de cette circulaire début août. "Ce mail ne porte ni ordre du jour, ni document sur la table, ni compte-rendu, ni circulaire", a rétorqué le ministre de l’Immigration. Avant d’insister : "c’est annexe", "ça ne me paraît pas la question majeure", "que ça ne nous détourne pas de l’essentiel".

Des "réglages" au sein du gouvernement

Au sein du gouvernement, il faut peut-être "quelques réglages, quelques ajustements", a simplement reconnu Eric Besson. Mais "c’est l’écume. Nous sommes dans l’action, chacun d’entre nous", a assuré le ministre de l’Immigration.

"Nous allons répondre et donner des explications" à la Commission européenne qui menace de sanctionner la France sur la question des Roms, a par ailleurs promis Eric Besson. Mais il s’en est pris au passage à la commissaire Viviane Reding qui avait fait le parallèle entre la politique voulue par Nicolas Sarkozy et "la Deuxième Guerre mondiale". "Elle dérape", a commenté Eric Besson, pour qui la comparaison est "à la fois choquante, anachronique et procède d’amalgames".

Critiques de l’Europe, après celles de l’ONU et du Pape, bisbilles dans la majorité et jusqu’au sein même du gouvernement : pour Eric Besson, cette série noire ne déstabilise pas pour autant le président de la République. "Il y a un côté Bernard Hinault chez Nicolas Sarkozy, lorsqu’il est sur une pente raide, il ne change pas de braquet. Il monte à son rythme lentement, sûrement mais inexorablement. Et souvent, vous l’avez vu, Bernard Hinault gagnait", a-t-il assuré.