Bayrou, meilleur porte-parole de Hollande?

Dans un entretien au Parisien dimanche, François Bayrou a encore salué "le cap" de François Hollande, qu'il juge "courageux" et "exigeant".
Dans un entretien au Parisien dimanche, François Bayrou a encore salué "le cap" de François Hollande, qu'il juge "courageux" et "exigeant". © Philippe Wojazer / Reuters
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Le président du MoDem a une nouvelle fois fait l'éloge du chef de l’État dimanche. Un signe?

Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a présenté samedi la nouvelle équipe du parti, "en ordre de marche pour soutenir François Hollande." Mais si le meilleur soutien du gouvernement était en réalité François Bayrou? En ces temps de fortes tensions à gauche, le président du MoDem n'en finit plus de faire l'éloge de l'action du président. Dans un entretien au Parisien dimanche, il a encore salué "le cap" du chef de l’État, qu'il juge "courageux" et "exigeant".

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"Le cap que François Hollande a annoncé est courageux: il va entraîner des conséquences très exigeantes et même très rudes", a expliqué le centriste, citant l'économie voulue par le gouvernement de "30 milliards d'euros sur la dépense publique entre 2013 et 2014, 60 milliards en tout d'ici 2017".

"Hollande va dans la bonne direction"

"François Hollande est un président convaincant. Il occupe parfaitement la fonction", avait-il déjà salué mardi après la conférence de presse du chef de l'Etat. "La politique de l'"offre"" qui mobilise l'action gouvernementale vers le soutien aux entreprises me réjouit", avait-il confié à Public Sénat. "Elle était celle que nous attendions et que d'ailleurs nous prévoyions".

Le leader centriste, qui attend maintenant "les actes" qui suivront les annonces, n'en est pas à ses premiers éloges de François Hollande. Il avait déjà annoncé qu'il voterait pour lui au second tour de la présidentielle. En septembre, interrogé par le JDD sur les premiers mois du quinquennat, François Bayrou avait également fait crédit au chef de l’État d'avoir "su créer un climat moins tendu" et d'avoir "rééquilibré le jeu européen".

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"La gauche est sortie du principe : 'on réussit en dépensant plus d'argent public.' François Hollande s'est en effet engagé à plus de discipline budgétaire. Il s'est rangé derrière le traité budgétaire européen, que je soutiens. Il a annoncé une réforme du droit du travail et du financement de la Sécurité sociale. Cela va dans la bonne direction", avait, enfin, vanté le centriste fin septembre sur Europe1.

"Quelle est la vraie majorité?"

Mais attention : "je n'appartiens pas à la majorité de gauche", s'était alors empressé de préciser François Bayrou. Le centriste avance l'argument de l'indépendance pour se justifier. Selon lui, le centre a trop longtemps été identifié à droite. "Un centre de droite, par définition, cela ne veut rien dire, déclarait-il fin septembre. Mais je ne me sens pas faire partie de la majorité présidentielle de gauche. Je reste vigilant et exigeant vis-à-vis de François Hollande."

Pourtant, certains, au MoDem, rêvent d'une coopération poussée avec le gouvernement et ne s'en cachent pas, à l'image du vice-président Jean-Luc Bennahmias. "Bientôt se posera la question de savoir quelle est la vraie majorité, étant donné qu'un certain nombre d'alliés des socialistes ne votent pas avec eux sur des sujets importants", remarquait-il vendredi, interrogé par Le Figaro.fr.

"Premier ministre, c'est son rêve"

Dans le viseur à court terme : les municipales de 2014. Personne au PS ni au MoDem n'exclut des alliances électorales locales. Mais pour le reste - une participation au gouvernement par exemple - les deux partis sont divisés. "Ma voix n'est pas majoritaire", reconnait Jean-Luc Bennahmias. Et l'exécutif refuse pour l'instant d'ouvrir sa porte au centre.

Ultime hypothèse : celle d'une dissolution de l'Assemblée qui ferait suite à un contexte de crise. Selon certains de ses détracteurs, François Bayrou envisage un tel scénario afin de prendre les rênes d'un gouvernement de coalition. "Il confond indépendance et isolement. L’indépendance n’est pas de dire non à tout le monde. Il finira dans le gouvernement de Hollande. C’est son rêve. Et ça sera son chant du cygne", raillait ainsi le 17 octobre dans VSD le président du Nouveau centre, Hervé Morin.