250 ex-dirigeants de l'Unef, dont Mélenchon et Hamon, condamnent les propos de Blanquer
La polémique sur l'Unef se poursuit. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer avait vivement critiqué l'organisation de réunions "non-mixtes" par le syndicat étudiant, qui avait dressé un parallèle avec le "fascisme". D'anciens dirigeants de l'Unef, dont Mélenchon et Hamon, lui ont répondu dans une tribune publiée sur le site du Monde.
250 anciens dirigeants de l'Unef, dont Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, condamnent dans une tribune lundi "l'outrance injurieuse des termes employés" par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer à l'encontre du syndicat étudiant et "s'opposent à toute volonté de dissolution". "Nous ne pouvons tolérer les propos d'un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante", écrivent les signataires du texte publié sur le site du Monde , en assurant que "l'idéal émancipateur, républicain, laïque, antiraciste et féministe a toujours été (leur) boussole".
"Signataires de ce texte, pour certaines et certains avec des désaccords parfois profonds avec des pratiques et des orientations syndicales et idéologiques de l'Unef, nous pensons que, par son histoire et les valeurs issues de la charte de Grenoble qu'elle incarne, l'Unef a toute sa place dans le débat public", insistent-ils.
Parmi eux, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, l'historien Benjamin Stora, la militante féministe Caroline de Haas, l'ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon ou encore le député ex-LREM Aurélien Taché.
Une polémique partie des propos de la présidente de l'Unef sur l'organisation de réunions "non-mixtes"
La polémique est partie de propos de la présidente de l'Unef, Mélanie Luce, qui a évoqué mercredi sur Europe 1 l'organisation de réunions "non-mixtes" pour "permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent", au même titre selon elle que sont organisés des groupes de parole réservés aux femmes victimes de discriminations. Elle avait précisé qu'aucune décision n'est prise lors de ces réunions. Des responsables de droite ont immédiatement réclamé la dissolution du syndicat.
Jugeant que de telles réunions pourraient mener à "des choses qui ressemblent au fascisme", le ministre Jean-Michel Blanquer a pour sa part évoqué d'éventuelles "évolutions législatives" pour les rendre illégales. Sur Public Sénat lundi, le député européen écologiste (EELV) David Cormand s'est au contraire dit "choqué par l'interview" d'Europe 1, "symptomatique de l'espèce d'ambiance délétère dans le débat public" : sur 12 minutes, seules deux étaient consacrées à la "précarité étudiante" pendant la crise sanitaire, les dix autres l'étant au "procès en islamo-gauchisme" fait au syndicat, a-t-il noté.