2012 : l’UMP dégaine l’arme nucléaire

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Prix de l’électricité, emplois : l’UMP fait du nucléaire une priorité, raillant l’accord PS-EELV.

Catastrophe de Fukushima, convoi de déchets radioactifs bloqué, désaccord entre socialistes et écologistes : le nucléaire s’est imposé comme l’un des sujets majeurs de l’année 2011. A quelques mois de l’élection présidentielle, l’UMP a décidé d’en faire un argument électoral pour contrer socialistes et écologistes.

"Parmi les sujets sur lesquels nous ne lâcherons pas nos adversaires socialistes, il y a la question du nucléaire", avait prévenu mercredi le patron de l’UMP Jean-François Copé. Place aux travaux pratiques vendredi, le président de la République Nicolas Sarkozy y consacre toute la journée, visitant la centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme.

La centrale du Tricastin pour tribune

C’est un programme sur mesure qui a été concocté : Nicolas Sarkozy devait visiter une usine très dépendante d'une électricité bon marché, puis la centrale nucléaire du Tricastin et enfin le chantier de l’usine d'enrichissement Georges Besse II d'Areva. C’est donc une journée 100% nucléaire qui doit être ponctuée d’un discours "sur la politique énergétique de la France et la pérennité de la filière nucléaire".

Nicolas Sarkozy est là pour exposer son nouvel argument électoral : la France a besoin du nucléaire, un atout que les socialistes sont accusés de vouloir dilapider. La "séquence politique" a d’ailleurs débuté dès que les socialistes et les écologistes se sont disputés sur le sujet lors de leur accord d’alliance.

Le prix de l’électricité pour argument n°1

Mardi à Toulouse, le président a dénoncé les discours qui remettent en cause "l'idée même de progrès". Par progrès, il faut comprendre électricité bon marché, synonyme de compétitivité pour les entreprises et d’économies pour les consommateurs français.

Début novembre, le PDG d’EDF Henri Proglio estimait qu’une sortie du nucléaire ferait grimper les prix de 50%. L’argument a depuis été repris en chœur par tous les cadres de l’UMP. "La note va être salée", a prévenu Valérie Pécresse, suivie par Henri Guaino, qui y voit un "enjeu d'indépendance nationale".

Une sortie du nucléaire menacerait les emplois

L’accord entre socialistes et écologistes menace en outre "400.000 emplois", a chiffré mercredi le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé. Le secrétaire d'Etat au commerce extérieur Pierre Lellouche a, lui, évoqué "une perte sèche pour les 410.000 emplois qui travaillent dans cette filière". L'Uniden, qui regroupe les industries consommatrices en électricité, a, lui, avancé en début de semaine le chiffre de "150.000 emplois au moins à court terme".

Un travail de proximité dans la foulée

Pour mieux marteler ce message, l’UMP a prévu une campagne de tracts dévoilée mercredi, avec pour slogans : "Marchandage PS-Verts sur le nucléaire : +50% sur votre facture d'électricité" et "Marchandage PS-Verts sur le nucléaire : le gigantesque plan social du PS - 400.000 emplois menacés".

Le timing est minutieux : l'UMP démarre sa campagne vendredi, juste après l’intervention présidentielle, avec des tractages sur les marchés, dans les gares et transports en commun ainsi qu'à la sortie des sites nucléaires.