Gérald Darmanin envisage plusieurs options pour isoler les 100 plus gros narcotrafiquants
Les "cent plus gros narcotrafiquants" qui poursuivent leur activité criminelle depuis leur cellule seront isolés dans "une prison de haute sécurité" à l'été, a annoncé ce dimanche le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Un défi de taille auquel s'attaque l'ancien locataire de Beauvau, mais pour lequel il envisage plusieurs options.
Gérald Darmanin envisage d'isoler les 100 plus gros narcotrafiquants du pays dans un seul et même établissement pénitentiaire, d'ici à l'été prochain. Pour ce faire, le ministre de la Justice pense à la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais ou au centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe.
Des prisons modernes
"Je pense qu'il faut savoir répondre quand on est la République et les mettre à l'isolement. Et on va commencer par les 100 premiers, puis on fera les 200 suivants et puis les 200 suivants" déclarait Gérald Darmanin sur LCI, ce dimanche 12 janvier. Or, pour mettre à bien ce projet, il faut de la place. Et les deux établissements envisagés en ont. Remplis à 80%, ils sont tous deux non surpeuplés et présentent une taille à échelle humaine.
Il s'agit également de prisons récentes, avec seulement dix à quinze ans de service et sont dotées de systèmes de sécurité modernes, comme l'explique Wilfried Fonck du syndicat Ufap Unsa. "Vous avez deux structures qui sont totalement brouillées, où les téléphones sont totalement inopérants". De plus, "ils se sont aussi équipés de miradors relativement récents avec des armements aussi particulièrement performants".
Des défis de taille
Cependant, regrouper cette centaine de narcotrafiquants va poser un problème. Non seulement dans le transfert des prisonniers, étant donné que ces deux prisons accueillent déjà des prisonniers à risque, tels que Rédoine Faïd et Salah Abdeslam. Un défi sécuritaire pour Wilfried Fonck qui assure l'importance d'avoir "d'autres structures" à "un niveau sécuritaire identique". Il pointe, par ailleurs, "les difficultés législatives et légales" auxquelles ils vont être confrontés, comme notamment le "maintien des liens familiaux". Les détenus ne peuvent effectivement être placés trop loin du domicile familial.
Enfin, le dernier défi de taille va être de former les agents pénitentiaires, car ceci représente un coût conséquent. Il faudra donc augmenter le budget du ministère, qui est aujourd'hui de 3,9 milliards d'euros, soit ce que représente environ le trafic de drogue en France actuellement.