Muriel Robin est de retour sur le devant de la scène. En ce moment au théâtre pour la pièce Lapin avec Pierre Arditi, la comédienne est également à l'affiche des Yeux Grands Fermés, un téléfilm poignant et nécessaire sur l'inceste, diffusé ce lundi 2 octobre sur TF1. Dans Les Yeux Grands Fermés, Muriel Robin joue le rôle d'Anne-Marie, une grand-mère sans histoire dont la vie bascule le jour où elle comprend que son petit-fils Adrien, 6 ans, est abusé sexuellement par son père Stéphane, qui n'est nul autre que son propre fils. Muriel Robin donne ainsi la réplique à Guillaume Labbé, épatant dans le rôle de Stéphane, un père incestueux qui a lui-même été victime dans son enfance.
Interviewée par nos confrères de Télé-Loisirs à l'occasion de la diffusion du téléfilm ce lundi soir sur TF1, Muriel Robin s'est confiée sur ses combats politiques, contre les violences conjugales et l'inceste, mais aussi sur sa vie privée. À 68 ans, la comédienne a trouvé une paix intérieure qu'elle n'avait pas il y a encore quelques années… En souffrance, la star anesthésiait sa douleur en "buvant beaucoup".
"J’étais alcoolique mondaine. Beaucoup de gens sur cette planète le sont et ne le reconnaissent pas. Ils se mentent" a-t-elle ainsi expliqué à nos confrères de Télé-Loisirs, avant de se souvenir du moment où elle a pris conscience de son alcoolisme : "Quand j’ai compris qu’il était anormal de boire une bouteille de champagne quasiment par soir. Mon père avait eu la mauvaise idée de me faire boire une bouteille de Sancerre alors que je n’avais que douze ans. C’était tout de suite rentré dans mon disque dur. Donc oui, j'ai longtemps masqué avec l'alcool", a également raconté Muriel Robin.
"Peut-être que je me serais détruite, on ne saura jamais"
La comédienne a réussi à s'en sortir grâce à son épouse Anne Le Nen. "Quand j’ai rencontré Anne, et même si j'avais déjà commencé à faire un travail sur moi, elle m’a dit : 'Si tu veux te détruire, vas-y, mais moi, je ne peux pas regarder quelqu'un que j’aime se détruire'. C'est une chance de rencontrer quelqu'un qui vous dit ça. Si je suis très honnête, je ne me suis détachée du réflexe émotion de l'alcool il n'y a qu'un an. J'ai rencontré Anne à 51 ans, j'en ai aujourd’hui 68. Je ne sais pas si toute seule j’aurais réussi parce que j'aurais peut-être eu encore des coups durs ou des souffrances qui seraient remontées. Peut-être que je me serais détruite, peut-être pas, on ne saura jamais", a conclu Muriel Robin, éternellement reconnaissante envers son épouse qui n'a jamais cessé de la soutenir dans son combat contre l'alcoolisme.