Un témoignage bouleversant... Alors que le gouvernement vient d'annoncer un plan de lutte contre le harcèlement scolaire, le chanteur Christophe Willem s'est souvenu de sa propre expérience de collégien harcelé dans une interview accordée à nos confrères de franceinfo. "Mon quotidien à cette époque, c'était beaucoup longer les murs. J'étais efféminé, j'avais une voix aiguë, plus qu'aujourd'hui, j'étais très stigmatisé. J'étais un peu vulgairement 'le p*d* de l'école'. Donc ça passe par des insultes, des fois des coups, aller à l'école avec une boule au ventre et se dire 'est-ce qu'aujourd'hui je vais passer une journée calme ?'", raconte l'interprète de PS : Je t'aime.
"Vous avez peur de parler à vos proches"
Comme beaucoup de victimes de harcèlement scolaire, Christophe Willem n'osait pas parler de ce qu'il vivait dans la cour de récré. Le sentiment de honte l'empêchait de se confier, même à ses parents. "En parler avec ses proches, c'est très délicat. Quand on vous dit tous les jours dans la cour d'école 'sale pédé', qu'on vous tape, vous vous construisez en tant qu'adolescent en vous disant 'si je suis amoureux d'un garçon, c'est un problème' puisqu'on m'attaque pour ça. Vous avez peur d'en parler à vos proches pour avoir la double peine d'être rejeté par vos proches pour les mêmes raisons", explique Christophe Willem.
"Il faut que les lois de la République s'appliquent"
Pour le chanteur, il est donc tout à fait normal qu'un élève harceleur ait été arrêté le mois dernier après avoir menacé de mort un camarade de classe et tenu des propos homophobes. "Moi, je ne suis pas choqué. Je pense que toutes les personnes qui sont choquées par ça n'ont jamais connu ce que c'est d'être harcelé à l'école. Il faut prendre des mesures à la hauteur du problème. Quand on voit le nombre de suicides... Je trouve ça hallucinant ! Comment on peut s'offusquer de venir arrêter des gens qui poussent d'autres personnes au suicide ? (...) Il faut que les lois de la République s'appliquent, que les établissements soient équipés avec le bon personnel pour agir concrètement sur le terrain. Sinon, ce ne sont que des effets d'annonce et ça retombe comme un soufflet", conclut la star.
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Elisabeth Borne a récemment annoncé plusieurs mesures judiciaires contre le harcèlement scolaire. Les procureurs seront désormais saisis en cas de signalement de harcèlement. Les harceleurs se verront également confisquer leur téléphone portable et pourront être exclus des réseaux sociaux.