Yann Moix 3:09
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Pauline Rouquette , modifié à
Invité de l'émission Ça fait du bien, lundi sur Europe 1, Yann Moix a longuement évoqué son enfance, sa vie, son oeuvre, mais s'est aussi adonné à une analyse personnelle de ce que représente... l'arrogance, un défaut qui lui est souvent attribué. Pour Yann Moix, l'arrogance, c'est avant tout une histoire de pouvoir.
INTERVIEW

"On l'est tous. Dès que l'on a un peu de pouvoir, on l'est". Invité de l'émission Ça fait du bien, présenté par Anne Roumanoff, lundi sur Europe 1, Yann Moix s'est lancé dans une logorrhée sur l'arrogance, ce défaut que d'aucuns lui prêtent souvent. Interrogé à l'origine sur son hypermnésie (une mémoire vive concernant sa propre vie), Yann Moix a raconté comment, au détour d'une visite sur la bibliothèque numérique Gallica, il était tombé sur la "vraie" histoire de la prise de la Bastille, "qui ne s'est pas passée exactement comme on nous l'enseigne à l'école", précise-t-il.

Une arrogance "qui en dit long sur le pouvoir aujourd'hui"

Après avoir expliqué comment la foule est arrivée en masse après que trois délégations sont venues, en vain, prier le marquis de Launay (alors gouverneur de la Bastille) de détourner ses canons du faubourg Saint-Antoine, Yann Moix pointe "un problème d'arrogance". Une arrogance "qui en dit long sur le pouvoir aujourd'hui", ajoute-t-il, effectuant un bond temporel de deux centenaires et trois décennies. "Je pense que le mouvement des 'gilets jaunes' est dû à l'interprétation d'une manière qu'à Emmanuel Macron de considérer les choses, comme de l'arrogance". Une interprétation renforcée, selon lui, par un le caractère unilatéral du discours. "Vous devenez vite arrogant dès lors que les gens ont l'impression que vous pouvez dire quelque chose, mais qu'ils ne peuvent pas vous répondre."

"Quand vous avez un point de vue sur quelque chose et que vous avez le pouvoir en plus, alors l'arrogance peut naître dans l'esprit des gens", affirme Yann Moix. Un constat qu'il dit avoir fait, à sa propre échelle, à la suite de ses trois années en tant que chroniqueur dans l'émission On n'est pas couché. "J'ai senti que j'avais du pouvoir, mais je ne m'en suis pas aperçu", confie-t-il. "Et ce que je considérais comme des conversations normales étaient perçues comme arrogantes".