Comment se fait-il que l'Afrique soit le continent qui subit le plus les conséquences des gaz à effet de serre alors qu'elle n'est responsable que de 4% des émissions mondiales ? C'est une des questions que se pose Yamina Benguigui dans son documentaire Le dernier poumon du monde, diffusé mercredi soir sur Canal+.
"La densité de ce CO2, c'est trois ans d'émissions globales d'un coup"
Yamina Benguigui s'est rendue en Afrique, "dans le bassin du Congo, qui regroupe à peu près une dizaine de pays". "C'est l'un des plus grands massifs forestiers, traversé par un des plus grands fleuves du monde", décrit-elle au micro de Culture médias sur Europe 1. Moins médiatique que l'Amazonie, qui a été en proie à de terribles incendies tout au long de l'année 2019, ce bassin du Congo contient en son sein une forêt primaire, découverte fin 2017.
"Elle séquestre 30 milliards de tonnes de carbone. Si elle venait à s'ouvrir - si on exploite cette forêt - ce CO2 repartirait immédiatement vers nous", explique l'ancienne ministre déléguée à la Francophonie. "La densité de ce CO2, c'est trois ans d'émissions globales d'un coup", s'alarme-t-elle. Un lieu qui agit donc comme un véritable "deuxième poumon du monde".
"Ils ont notre avenir entre leurs mains"
Face aux enjeux climatiques, Yamina Benguigui estime qu'il est de son devoir de tirer la sonnette d'alarme sur ce genre de sujets. "Les cinéastes ont une obligation de travailler sur l'écologie", affirme-t-elle. "Comment ne pas donner la parole aux Africains ? Ils ont notre avenir entre leurs mains", s'interroge-t-elle, tout en déplorant qu'elle n'avait jamais vu de films ou de documentaires donner "entièrement la parole aux Africains". Avec Le dernier poumon du monde, elle espère sensibiliser le spectateur et le confronter à une réalité africaine encore méconnue.