Jean-Michel Aphatie 3:34
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Cyril Laccarière
Le magazine Society sort jeudi, avec un long article sur les éditorialistes. Les journalistes du magazine ont décidé de suivre trois d'entre eux durant une semaine : Julie Graziani, Yves Thréard du Figaro et Jean-Michel Aphatie de LCI. On y découvre un "monde en vase clos" et des nouveaux profils qui ont émergé avec les chaînes d'informations en continu. 

Society célèbre ses cinq ans et sort en kiosque jeudi, en mettant en avant une catégorie de journalistes souvent critiquée : les éditorialistes. N'écoutant que leur courage, les journalistes de Society ont décidé de suivre trois d’entre eux durant une semaine : Julie Graziani, Yves Thréard du Figaro et Jean-Michel Aphatie de LCI. Ces trois-là ont "réponse à tout" écrit le quinzomadaire, et ils ont visiblement très envie de le faire savoir.

Une tradition française

"On voulait des profils un peu différents", explique Joachim Barbier, un des deux coauteurs de l'article. "Éditorialiste, c'est un métier et une tradition qui existe depuis très longtemps en France. Dans les années 1980-1990, on a vu arriver ces gens qui étaient majoritairement des éditorialistes dans des quotidiens ou des magazines, comme Alain Duhamel ou Christophe Barbier. Mais il y aussi des gens qui ont émergé avec les chaînes d’informations".

"Il y a Jean-Michel Apathie qui est un peu un éditorialiste 'solo' qu’on voit sur différentes chaînes. Yves Thréard, rattaché au Figaro et Julie Graziani, née médiatiquement dans le sillage de la 'Manif' pour tous'. C’est une nouvelle génération de gens qui sont là pour donner une opinion, et une opinion plutôt tranchée", énumère le journaliste. Initialement, les deux auteurs de Society avaient un temps eu l’idée de suivre Alain Duhamel et Christophe Barbier, mais BFM a refusé. 

Un petit monde en vase clos

Si les années 2000 ont consacré les chroniqueurs, depuis dix ans les éditorialistes sont revenus sur le devant de la scène. "On est confronté à de plus en plus d’informations. Cela part d’un bon sentiment, d’avoir des gens qui font le tri dans tout ça, d’avoir un peu d’analyse", souligne Joachim Barbier. "Mais on bascule aussi souvent dans des opinions tranchées, pas forcément étayées, sous-tendues par des réactions émotionnelles à l’actualité. Toutes les chaînes d’informations en continu font aussi, le matin et le soir, de la radio filmée. Ça ne coûte pas cher : vous mettez quatre personnes autour d’une table avec des profils politiquement différents et avec la perspective de faire l’actualité du jour, avec la polémique, la réaction, la phrase malheureuse. Les médias créent leur propre actualité en occupant l’espace avec la polémique du jour."

À lecture de cet article, c’est aussi un petit monde qui vit en vase clos. "Tout le monde se connait, ce sont toujours les mêmes personnes qui passent d’un studio radio à un plateau de télévision. La connivence est un peu aussi avec les hommes politiques car, comme on dit, les bons clients sont souvent les mêmes. C’est un milieu politico-médiatique qui se connait, se croise. C’est un tout petit milieu parisien", analyse le journaliste.