La prostitution des adolescentes est en augmentation ces dernières années. Photo d'illustration. 5:07
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Antoine Terrel
Dimanche, le magazine de M6 "Zone interdite" s'intéresse au fléau de la prostitution d'adolescentes, en pleine expansion ces dernières années. Selon Ophélie Meunier, la présentatrice du programme, invitée vendredi d'Europe 1, ces jeunes filles se font le plus souvent piéger sur internet et les réseaux sociaux. 
INTERVIEW

C'est sur un phénomène alarmant et en pleine expansion que se penche dimanche soir Zone Interdite. Le magazine de M6 diffusera à 21 heures un documentaire sur la prostitution d'adolescentes, comportant de nombreux témoignages de victimes et de parents. Invitée vendredi de Culture Médias, sur Europe 1, la journaliste Ophélie Meunier, qui présente le programme, est revenue sur ce fléau qui touche entre 8.000 et 10.000 jeunes filles en France. "Malheureusement, un chiffre en augmentation", assure-t-elle, rappelant que "le nombre d'affaires devant les tribunaux a été multiplié par trois en cinq ans". 

Mais comment ces jeunes filles peuvent-elles tomber dans cette spirale infernale ? Le plus souvent, par les réseaux sociaux. "L'accès trop facile à des sites pornographiques et aux réseaux sociaux a accentué le phénomène", explique Ophélie Meunier. "Les jeunes filles peuvent trop facilement se faire piéger sur les réseaux sociaux par des proxénètes qui se cachent derrière des comptes en les appâtant, en leur disant : 'Je vais vous protéger, vous allez gagner de l'argent et je vais vous nourrir, vous loger. Vous allez gagner de l'argent très vite, très facilement'. Et elles tombent dans le piège". 

Car c'est bien la perspective de l'argent facile qui attire le plus souvent ces adolescentes. "Elles se disent : 'Si je fais un job normal, je vais gagner peut-être 1.500 euros par mois. Aujourd'hui, 1.500 euros, je peux me les faire en trois passes'", développe l'invitée d'Europe 1, précisant que la loi interdit la prostitution des mineurs. "Ce que font ces filles, en plus de se faire du mal, c'est illégal", poursuit-elle. 

"Ce n'est pas de l'argent facile, c'est de la violence" 

"Le processus est toujours le même, décrit encore Ophélie Meunier. Au départ, c'est des rencontres de mecs qui tombent sur des filles qu'ils repèrent un peu fragiles. Ils leur promettent une bonne soirée avec une bonne ambiance et un peu d'alcool, des gens sympa autour, et ça se finit avec des filles qui sont violentées et violées. Et qui, souvent, ne voient pas le moindre centime de ce que les proxénètes leur promettent". Et de conclure : "Ce n'est pas de l'argent facile, c'est de la violence et du viol". 

Et ce phénomène, contrairement aux idées reçues, peut toucher tout le monde, assure la journaliste, "puisqu'aujourd'hui, c'est quand même surtout par le biais d'Internet et des réseaux sociaux que les filles se font piéger, et que toutes les jeunes filles y ont accès, quelle que soit leur classe sociale".