Capture d'écran du clip "Djomb" de Bosh 1:29
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Damien Mestre
Selon un rapport de la Fondation des femmes rendu public jeudi, un tiers des vidéos YouTube présentent une "image dégradante" des femmes. Stéréotypes de genre, culte de la femme-objet et mise en scène de la violence conjugale : l'association a étudié les vidéos les plus vues de la plateforme et en appelle à plus de régulation.

Le sexisme a de beaux jours devant lui. La Fondation des femmes a étudié les 200 vidéos les plus vues de 2019 et 2020 de la plateforme et en a tiré une conclusion accablante. Vision stéréotypée de la femme-objet, violences conjugales : la plupart des vidéos les plus populaires de YouTube présentent une "image dégradante" des femmes.

Ainsi dans un clip de rap, visionné près de 80 millions de fois, on peut voir un homme aborder une femme qui passe dans la rue. Le rappeur fait remarque explicite sur ses fesses, mais la fille ne s'arrête pas et le chanteur le fait passer pour une allumeuse. Ca, c'est pour les paroles. Les images, elles sont encore plus explicites. Dans le plan suivant, on voit des femmes en string et en maillot de bain s'asperger d'eau, à l'arrière d'un pick-up. Voilà un exemple-type de clip, qui figure parmi les contenus les plus visionnés de la plateforme.

Appel à la régulation

La Fondation des femmes dresse un constat accablant appelle a davantage de régulation. "L'idéal serait une disposition législative qui fasse entrer dans le champ de la régulation du CSA l'image des femmes sur Internet", explique Sylvie Pierre-Brossolette, membre de l'association et ancien membre du CSA. "Et puis sinon ne pas donner des financements publics à des vidéos si elles ne respectent pas un certain nombre de règles de respect de l'image des femmes". L'association féministe réclame également plus de volonté de la part des plateformes numériques qui ont déjà prouvé leur capacité d'autorégulation.