Femmes dans les médias : progrès général de la parité, malgré des domaines à la traîne

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L'Arcom, l'ex-CSA, publie ce mardi son rapport annuel sur la représentation des femmes dans les médias, présenté en exclusivité dans "Culture Médias". Les résultats sont plutôt encourageants même si du chemin reste à parcourir, comme l'explique Carole Bienaimé-Besse, membre de l'Arcom, au micro de Philippe Vandel.
INTERVIEW

L'Arcom, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, publie mardi son rapport sur la représentation des femmes à la télévision. Carole Bienaimé-Besse, membre de l'Arcom, présente ses résultats en exclusivité au micro de Philippe Vandel. "On progresse. On est évidemment très contents", se félicite-t-elle. "Nous sommes à 43% de femmes à l'antenne, c'est une première", souligne-t-elle. "Mais attention, nous ne sommes pas arrivés à 43% sans faire d'efforts. Souvenez-vous, en 2018, on avait baissé d'un point. "

"Quand on relâche nos efforts, on peut régresser" ", alerte Caroline Bienaimé-Besse. "Me Too a changé la donne. Les chaînes, que ce soit radio ou télé, sont maintenant très exigeantes sur le besoin d'avoir des femmes à l'antenne". 

Comment l'Arcom établit-elle ce rapport ? "On a plusieurs critères. Il y a le genre, mais aussi les origines géographiques, et également la classe sociale. On a plus de huit critères dans ce baromètre", détaille la membre de l'Arcom. "Puis, en 2014, la loi sur l'égalité réelle entre les femmes et les hommes nous a permis d'avoir un pouvoir sur les chaînes qui sont obligées de faire un recensement annuel des femmes à l'antenne, qu'elles soient soit à la radio ou à la télévision." 

51% sur la justice, 16% sur les technologies

Si la présence des femmes à l'antenne est primordiale, la question des sujets qu'elles abordent l'est tout autant. "Cette année, 51% de femmes ont parlé de justice. Elles sont donc majoritaires. On fait appel aux femmes quand il s'agit des questions de justice. Mais, dès qu'il s'agit de parler de nouvelles technologies ou de technologies tout court, elles ne sont que 16%", souligne Caroline Bienaimé-Besse. Et ce faible pourcentage ne s'explique pas uniquement par le manque de femmes expertes à ce sujet.

"Il y a tout un travail d'identification", analyse Caroline Bienaimé-Besse. "On s'est aperçu de ça, notamment pendant la crise sanitaire. Souvenez-vous, en 2020, au premier confinement, la majorité des experts qui intervenaient et les grands épidémiologistes étaient des hommes. Il a donc fallu faire tout un travail d'identification d'expertes. C'est la même chose pour la crise que nous vivons en Ukraine. C'est-à-dire qu'on a vu plutôt des hommes à l'antenne les premières heures. Et maintenant on a réussi à identifier des femmes qui étaient expertes."

Pour Carole Bienaimé-Besse, les chiffres du nouveau rapport de l'Arcom sont encourageants, mais les chaînes doivent poursuivre leurs efforts en termes de parité. "Il faut toujours faire des efforts et être très attentif à ces chiffres, c'est-à-dire s'attacher à coller à la réalité sociale quand elle est positive". Si le nombre de femmes à l'antenne a augmenté en 2021, le taux d'invitées politiques, lui, continue de baisser. C'est la catégorie qui compte le moins de femmes, pour la cinquième année consécutive.