Néfaste pour certains adolescents, Instagram refuse d'évoluer

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Louise Bernard avec Alexis Patri
Une étude interne à Facebook, groupe auquel appartient le réseau social Instagram, démontre que la plateforme participe activement au mal-être et à la construction des complexes de certains adolescents. L'information est révélée par nos confrères américains du Wall Street Journal, qui montrent qu'Instagram ne veut pas changer.

Instagram est néfaste pour le bien-être de certains adolescents. Il ne s'agit plus d'une suspicion, mais bien d'une réalité révélée à l'issue une étude interne menée par Facebook, à qui appartient Instagram. Cette étude devait rester confidentielle. Elle a été dévoilée par le Wall Street Journal. Un adolescent sur cinq affirme dans ce document que l'application nuit à son estime de soi. Et les plus concernées semblent être les jeunes femmes. Notamment les adolescentes britanniques : 23% d'entre elles affirment que l'application les fait se sentir "un peu plus mal" dans leur peau, et 2% "vraiment plus mal".

Comment expliquer ce pouvoir de l'application sur la confiance en soi ? Instagram est particulièrement centrée sur des images de corps retouchées et d'instants de vie idéalisés. Bien plus que sur d'autres réseaux sociaux comme TikTok ou Snapchat, où il est davantage question d'humour, notamment avec des filtres parfois ridicules.

Un affichage bienveillant contredit en interne

Officiellement, Instagram dit travailler sur ce problème et chercher des solutions pour aider à réduire cette obsession des adolescents pour les corps parfaits. Mais en interne, ce serait une autre histoire, toujours d'après le Wall Street Journal.

Les chercheurs de Facebook auraient proposé à la direction une solution : modifier l'algorithme pour moins mettre en avant les comptes de stars, de mode ou de beauté et privilégier les photos d'amis. Des suggestions qui n'ont pas été retenues par Facebook. Un responsable de la plateforme aurait même répondu que "les gens utilisent Instagram parce que c'est une compétition. C’est ça qui est amusant". Et tant pis pour la confiance en soi des adolescents qui font le succès de l'application.