Maïtena Biraben : "Les détenus ne sont pas des minables qui n'ont pas droit à la parole"

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Alexis Patri
L'animatrice télé présente sur LCP l'émission "Dé-con-fi-nés". À l'occasion du lancement de la saison 2, elle explique au micro de Philippe Vandel pourquoi cette émission sur la prison et la liberté lui tient particulièrement à cœur.
INTERVIEW

Après son lancement lors du déconfinement, l'émission de Maïtena BirabenDé-con-fi-nés revient sur LCP en plein reconfinement. L'animatrice, invitée de Culture Médias, explore avec ce programme la question de l'enfermement et de la liberté depuis les prisons. Elle espère ainsi participer à changer le regard de la société sur les détenus. L'émission diffusée vendredi soir fait un focus sur la place de la culture quand on est privés de liberté.

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La liberté, un sujet d'actualité

"Le concept de l'émission est très simple : qui aujourd'hui ne se questionne pas sur la liberté ?", résume Maïtena Biraben. Pour l'animatrice, le premier confinement a permis aux Français de se questionner sur la privation de libertés. "Le premier confinement nous a donné une notion de ce qu'est l'enfermement, et on a peut-être pu toucher du doigt ce qui se passait en prison. Même si être confiné ou emprisonné n'est pas la même chose", précise-t-elle.

La question de la liberté au sens large, traitée dans Dé-con-fi-nés, est donc plus que jamais d'actualité. "Nous sommes tous conscients que nous devons nous mettre en retrait de nos libertés, mais dans le même temps nous aimerions tous les récupérer. C'est très complexe à vivre et la seule chose qui aide c'est le beau et la culture."

Un regard juste sur les détenus

Dans cette émission, Maïtena Biraben a donc à cœur de montrer les détenus dans leur humanité, sans occulter leur statut de repris de justice. "Je suis très attachée à la justice. Le fait qu'une personne soit en prison ne m'oblige pas à le considérer comme un minable ou un moins que rien qui n'a pas droit à la parole", explique l'animatrice. 

Les téléspectateurs pourront ainsi découvrir sur LCP la jeune cheffe Justine Audouin. Aujourd'hui libérée, elle a découvert l'émission alors qu'elle était en détention. La prison est pour la cheffe l'endroit où sa passion pour la cuisine est devenue une voie professionnelle et un moyen de se réintégrer dans la société. "Justine a payé sa dette à la société. Aujourd'hui elle touche sa bille en cuisine et c'est glorieux d'avoir cette fille qui s'est en sortie, et qui nous montre comment elle a construit ses propres ustensiles de cuisine en prison", raconte Maïtena Biraben.

Une émission pour tous

Avec un sujet aussi d'actualité que la liberté et un regard qui rappelle l'humanité des détenus, l'animatrice espère donc toucher un public large. Selon elle, toutes les personnes privées de liberté, pour des raisons et à des degrés variables, peuvent y trouver leur compte.

"L'émission s'adresse à tout ceux qui font l'expérience de l'enfermement", indique-t-elle. "Tout ceux qui ne se sentent pas libres parce qu'ils sont paralysés, parce qu'ils sont dans un EHPAD, parce qu'ils sont dans une prison, parce qu'ils sont emprisonnés dans leur tête, parce qu'ils étouffent, parce qu'ils en ont marre, parce qu'ils en ont assez, parce qu'ils aimeraient pouvoir acheter des livres, etc." L'émission de Dé-con-fi-nés intitulée "Lire pour s'en sortir" est diffusée vendredi à 20h30 sur LCP.