«Le Canard enchaîné» : ce que l’on sait des soupçons d’emploi fictif

Canard enchaîné
Un journaliste soupçonne son journal d’avoir rémunéré la compagne d’un des dessinateurs pendant une vingtaine d'années, sans qu’il n’y ait de trace de son travail. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
  • Copié
Louise Bernard avec AFP
Un des journalistes du Canard, Christophe Nobili, a lui-même porté plainte contre X pour abus de biens sociaux et recels d’abus de biens sociaux. Il soupçonne son journal d’avoir rémunéré la compagne d’un des dessinateurs pendant une vingtaine d'années, sans qu’il n’y ait de trace de son travail. Le journal Le Monde parle d’un montant total de 3 millions d’euros de salaires.

Un journaliste du journal satirique Le Canard enchaînédéposé plainte contre X pour abus de biens sociaux le 10 mai dernier. Christophe Nobili, à l’origine des révélations pendant la campagne présidentielle 2017 sur les soupçons d’emploi fictif concernant Penelope Fillon auprès de son mari François Fillon, soupçonne un ancien dessinateur d'avoir fourni un emploi fictif à sa compagne. Le Monde évoque trois millions d’euros de salaire qui auraient été indûment versés sur une vingtaine d'années. 

Christophe Nobili a fait cette découverte "par hasard"

Christophe Nobili, au Canard enchaîné depuis une quinzaine d’années, a découvert au sein des effectifs du titre hebdomadaire (une vingtaine de journalistes permanents) une salariée qu’il ne connaissait pas et dont la carte de presse était affiliée au journal. Une découverte faite "par hasard", selon France Inter. La salariée en question se trouve être la compagne du dessinateur André Escaro, 94 ans, signature historique du journal depuis 1959 et membre du conseil d’administration de celui-ci jusqu’au 22 juin dernier. 

"Ce n'est pas une plainte contre le journal"

Il a été remplacé à ce poste par d’autres journalistes, un peu plus d’un mois après la plainte. "Ce n’est pas une plainte contre le journal. Christophe Nobili agit en parfaite cohérence avec ce qu’a toujours été Le Canard enchaîné, contre un système mis en place par quelques-uns qui porte préjudice au journal tant moralement que financièrement", a indiqué à l’AFP Me Maria Cornaz Bassoli, son avocate avec Me Pierre-Olivier Lambert. "Il lui a fallu beaucoup de courage pour porter plainte", a-t-elle insisté.