"Madame, Mademoiselle, Monsieur, vous qui nous voyez tels que nous sommes, vous cesserez très vite d'être sensibles à la magie de la chose". C'est d'un ton solennel que le 1er octobre 1967, le ministre de l'information Georges Gorce annonce le passage de la télévision française en noir et blanc à la couleur. Pas de musique, pas de générique ni d'effets visuels autour du ministre et des dirigeants de l'ORTF qui attendent debout, en costumes sombres cette révolution télévisuelle, treize ans après les États-Unis.
La présentation officielle de la télévision en couleur dans une archive de l'INA :
TF1 passera à la couleur en 1976. Un changement radical pour la télévision qui engage alors un "pari sur l'avenir", explique Le Figaro. À l'époque, seuls 150.000 récepteurs sur 8 millions, utilisent le procédé Secam, un système de diffusion élaboré par Henri de France en réaction au procédé américain NTSC. Le prix des appareils, 5.000 francs, soit trois fois plus qu'un récepteur en noir et blanc, reste aussi un obstacle pour beaucoup de Français. La généralisation des postes couleurs va se faire progressivement jusque dans les années 1980. En 1967 déjà, seule la deuxième chaîne est en couleur. TF1 s'y convertira près de dix ans plus tard.