Bachar al-Assad dans Paris Match : "Si j'avais eu l'occasion d'interviewer Hitler ou Staline, au moment de la bataille de Stalingrad, j'y serais allé", assure Régis Le Sommier

Bachar el-Assad 2:37
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Edité par Mathilde Durand , modifié à
L'hebdomadaire Paris Match a pu s'entretenir avec le président syrien, Bachar el-Assad. Pour le directeur-adjoint de la rédaction, Régis Le Sommier, cette interview ne pose aucun problème de morale. "On fait notre métier", explique-t-il, tout en précisant qu'il y avait évidement un contexte à expliquer et des "questions à poser".

L'hebdomadaire Paris Match est allé à la rencontre de Bachar al-Assad pour une interview rare. Régis le Sommier, directeur-adjoint de la rédaction de Paris Match revient de Damas, en Syrie, où il a pu s’entretenir avec le dictateur syrien. Ce dernier affirme à l'hebdomadaire, contre toute évidence, que la torture n’est absolument pas la règle dans ses prisons et qu'al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique, n’aurait peut-être pas été tué par les Etats-Unis.

Pour le journaliste Régis Le Sommier, invité de la matinale de Bernard Poirette, sur Europe 1, cet entretien ne pose aucun problème éthique. "Je pense que si par le passé j’avais vécu pendant la Seconde guerre mondiale, et si j’avais eu l’occasion d’interviewer Hitler ou Staline, pendant la bataille de Stalingrad, j’y serais allé", assure le journaliste.

"Notre métier c'est d'aller voir"

"J’aimerai poser la question à mes confrères : je ne pense pas qu’il y ait un journaliste qui vous dira 'non'", ajoute-t-il. "Evidemment, il y a un contexte à expliquer, il y a des questions à poser. On fait notre métier, et c’est d’aller voir, d’aller demander, d’aller questionner. Cela fait partie du job !"

Dans cet entretien, Bachar al-Assad affirme notamment que les djihadistes français retenus dans les prisons kurdes seraient jugés en Syrie. Face à l'invasion turque, les Kurdes du YPG se sont alliés militairement avec le régime syrien. En cas d'accord politique, le chef d'Etat syrien pourrait ainsi reprendre le contrôle du nord-est de la Syrie, et de ses prisons, dans lesquelles se trouvent des combattants français de l'Etat islamique. "C'est une information capitale. Et une question de sécurité nationale", assure Régis Le Sommier. "On attend la réponse du ministère des Affaires étrangères !"